PLAN SENEGAL NUMERIQUE 2016 -2025 : LE MANQUE D’AMBITION DU PROJET DE NDEYE TICKE NDIAYE MIS A NU PAR LE PARTI DISSO
C’est un lourd réquisitoire que l’informaticien Ibn Taimya Sylla a dressé contre le Plan Sénégal Numérique 2016 – 2025, mais aussi contre la gestion du Président Sall dans son ensemble. Face à la presse et comme à ses habitudes, le leader du parti Disso a démonté les arguments du Ministre en Charge de l’Economie Numérique qui, dans le plan ‘’Sénégal Numérique’’ prévoyait, en 2025, une participation du numérique à hauteur de 10% dans le PIB. « Voilà un manque d’ambition qui ne dit pas son nom ! Aujourd’hui, la moyenne est de 10% dans l’espace de la Cedeao. Donc, attendre 5 ou 6 ans plus tard pour avoir ce même chiffre sera vu comme un retard », corrige le patron de Disso Mouvement pour l’émergence et le développement (MED).
Il n’est pas faux de dire que le Sénégal court à une vitesse vraiment inférieure à celle des puissances de la Cedeao. Le plan 2025 du Sénégal numérique porté par le Ministre Ndèye Tické Ndiaye est parti pour accuser un grand retard et manque terriblement d’ambition. « J’en veux pour exemple le fait que le plan se fixe comme objectif d’atteindre 10% comme contribution du numérique dans le PIB, alors qu’aujourd’hui, la moyenne est de 10% dans la Cedeao. Là, les autorités doivent comprendre que dans le domaine du numérique, nous devons avoir la place que ciblent le Nigéria, le Ghana et la Côte d’Ivoire. C’est cela qui va nous permettre d’avoir des investissements directs en quantité pour pouvoir créer des richesses pour notre jeunesse. Le constat est que le taux d’investissement étranger direct par rapport à notre PIB est de 3%, alors que pour avoir des emplois décents stables, il faut attirer ces mêmes investissements dans le domaine du numérique qui vont au moins frôler les 10% du PIB. Par conséquent il faut le leadership sénégalais comprenne, une bonne fois pour toute, qu’il y a des défis qui ne sont pas de créer des ateliers par ci et des séminaires par-là, mais de mettre en place une stratégie cohérente et qui tienne compte de tous ces facteurs cités plus haut »., fait savoir l’informaticien Dr Ibn Taimya Sylla. Qui ne mâche pas ses mots devant Macky Sall :
« Je voudrais au Président Macky Sall que non seulement les sénégalais sont fatigués, mais qu’ils arrêtent de publier de faux chiffres, démentis par la suite au vu, au su et à l’écoute de tout le monde. L’exemple de Ndèye Tiké Ndiaye, avec son plan Sénégal numérique qui est vraiment amputé d’ambition est là. Cela fait perdre du crédit à notre pays sur le plan international. Mieux, des statistiques sur le taux de croissance sont toujours publiées et brandies comme des trophées alors que si elles étaient exactes, cela serait au moins ressenti sur le panier de la ménagère, et dans ce que vivent les paysans du Baol ou du Niani. En circulant dans ces zones, on sent une nette paupérisation de ces habitations. Mon message à lui est de mettre en place des stratégies innovantes qui puissent nous sortir de la pauvreté et d’arrêter de nous saupoudrer avec un semblant de faux paraitre, alors que l’on sait qu’ils ne font que du tape-à-l’œil », sermonne le leader de Disso MED. Qui ajoute : « J’en veux pour preuve l’institution d’une journée mensuelle de set-setal qui, en soi, est une bonne initiative, mais qui va devenir du folklore qui ne rime pas avec un travail sérieux pour un environnement sain. Je suggère, à ce sujet, d’inclure les composantes éducative et budgétaire et la composante des Collectivités locales qui ont un rôle à jouer dans cette initiative. J’estime donc que c’est mal parti pour eux, car, la gestion des déchets ne doit pas être logée dans les attributions du gouvernement, elle doit plutôt être confiée, comme dans plusieurs pays du monde, aux collectivités locales qui ont une proximité avec les populations et qui gèrent notre environnement quotidien. Il faut qu’on leur donne ces prérogatives ». Tout compte fait, consent-il, « on est tous déçu de Macky Sall qui semble ne pas être en contact avec le vécu des sénégalais. On aurait pu être dans de meilleures conditions de vie, car Macky a eu le temps de bien travailler ».
Youssouf NDIONGUE