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DÉPOSSÉDÉE DE SES TERRES, la collectivité Lébou de Ouakam alerte et menace    

DÉPOSSÉDÉE DE SES TERRES, la collectivité Lébou de Ouakam alerte et menace    Spécial

 

Ils ne sont pas loin de ruer dans les brancards pour exiger leurs terres. Réunis autour du collectif des jeunes Lébou de Ouakam, Babacar Diagne, Daouda Diop et leurs camarades rappellent au président Sall ses promesses de 2012 qui promettait, une fois au pouvoir, de leur restituer leurs propriétés. Il s'agit des 2/3 de la superficie des terres de Ouakam qui, depuis des années, s'effritent de plus en plus au profit de détenteurs qui ne sont pas de la collectivité.

 

Neuf ans après être élu, rien de nouveau sous le soleil et ne pouvant plus supporter la longue attente, ils menacent de dérouler des actions qui, cette fois, seront décisives. En même temps, les terres de Ouakam se perdent sans pour autant que les véritables propriétaires n’en soient bénéficiaires. Ces derniers ne sont pas non plus concernés par les nouvelles attributions et restent stupéfaits quand d'autres en bénéficient, comme la commune de Yoff qui est parvenue à se servir de 20 hectares représentant un lot de 557 parcelles. Tout cela, malgré la ferme promesse du candidat Macky Sall en 2012 qui fustigeait le bradage du foncier de Ouakam, avant de décliner son intention d'apporter des clarifications sur cette spoliation qu'il ne cessait de décrier. Tous ces ingrédients réunis chauffent le cœur des jeunes du collectif qui n'en peuvent plus de laisser exploiter leurs propriétés. En conférence de presse ce dimanche, Babacar Diagne dit gaucher, l’un d’eux déclare : « nous avons toujours fait preuve de stoïcisme et de résignation devant le spectacle désolant qui se passe sous nos yeux. Mais nous attendons que le chef de l'État apporte urgemment des solutions à nos inquiétudes, surtout qu'il avait lui même fait part de sa volonté de régler l’affaire. Comme les années passent et jusque-là, rien de concret, nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure. C'est justement la pandémie qui fait qu'on ne peut pas dérouler, mais le temps est venu de faire savoir à tout monde que les 2/3 de la superficie de Ouakam restent nos propriétés ». Ne voulant pas être guetté par le syndrome MBackiou Faye, avec l'accaparement de vastes étendues pour prétexter la construction du monument de la renaissance, les jeunes du collectif décident, à l’unisson, de se mobiliser enfin et sonnent l’alertent. « Si ce n'était pas la pandémie, les choses pourraient se passer autrement, mais dès la fin, on nous verrait et on nous entendrait », menacent-ils.

Youssouf NDIONGUE

 

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