vendredi 29 mars 2024 | Login

La presse internationale s’intéresse de près à la situation politique sénégalaise avec les derniers développements liés à l’abrogation, par le chef de l’Etat, du décret présidentiel convoquant le corps électoral pour le scrutin du 25 février 2024. Via une déclaration retransmise en direct à la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), le Président Macky Sall a simplement évoqué qu’il annule le décret appelant le corps électoral à la date indiquée. Mais cela a suscité des réactions auprès de la classe politique et de quelques membres de la société civile, occasionnant des manifestations de saccages de biens publics, des sorties par voie de presse pour se désolidariser de cette mesure, et autres pneus brûlés dans quelques endroits de la vile de Dakar.

C’est ainsi que les chaines de télévision internationales TV5 et France 24 ont voulu en savoir plus sur ces scènes de violences, ponctuées de menaces et autres appels à défier l’autorité publique, qui ont fini de ternir l’image reluisante de la capitale sénégalaise. Et c’est le Ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes Entreprises, Porte-parole du gouvernement du Sénégal, Abdou Karim Fofana  qui monte au créneau pour livrer la bonne information aux téléspectateurs des chaines françaises.

Le Porte-parole du gouvernement déclare d’emblée, en guise de rappel : «Le décret du Président de la République ne permet pas de reporter une élection, parce que la Constitution ne lui donne pas la compétence, ni le pouvoir. Mais le décret prend acte de ce que l’Assemblée Nationale est en train de faire. En effet, le Groupe Démocratie, Liberté et changement, membre de l’opposition, a fait une proposition de loi visant à reporter l’élection. Ce Groupe parlementaire a proposé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur le traitement des candidatures, ça c’est un. Ensuite, le Président de la République qui est le garant de la Constitution a pris la mesure de la gravité du conflit qui existe aujourd’hui entre l’Assemblée Nationale et le Conseil Constitutionnel sur des questions de traitement du processus électoral. Je pense qu’on ne doit pas opposer un dogme calendaire face à une nécessité d’avoir un processus électoral fiable reconnu par tous. Le Président n’a donc pris qu’un acte pour permettre à l’Assemblée de faire son travail, donc, il appartient aux acteurs politiques de se réunir, de se parler et de trouver une solution à cette crise institutionnelle ».

Face à la journaliste de TV5, Abdou Karim Fofana clarifie, citant Albert Camus : «Mal nommer les choses augmente au malheur du monde». En effet, pour le Ministre, « il n’y a pas d’annulation de l’élection présidentielle et que le report, c’est à l’Assemblée d’en décider. Beaucoup de médias soutiennent que le Président a prolongé son mandat, ou il est en train de reporter l’élection. Je dis qu’il n’en est rien. Cependant, le groupe Liberté, Démocratie et Changement a déposé une proposition de loi qui a été adoptée par le Bureau de l’Assemblée, qui est présentée aujourd’hui (ndlr : dimanche 4 février) en commission et adoptée, et qui va en plénières demain lundi (et là, je rappelle qu’on ne peut pas augurer de ce que sera l’issue de ce vote). Pour dire juste qu’on ne révise pas et on ne modifie absolument rien. Ce Groupe de l’opposition demande simplement une dérogation parce qu’il y a un conflit».

Répondant à la question de savoir s’il est d’accord pour repousser l’élection à 6 mois ou plus, le Porte-parole du gouvernement fait savoir qu’il est membre de l’exécutif, par conséquent, il ne peut pas se prononcer sur une question qui relève de la séparation des pouvoirs. Mais, précise-t-il, «on a aujourd’hui deux institutions qui sont dans une situation de conflit. Il y a des accusations portées par des acteurs politiques majeurs et soulevées au niveau de l’Assemblée Nationale. Ensuite, il y a eu, aujourd’hui, la proposition de report pour pouvoir revoir les règles du jeu. A préciser aussi que parmi les 49 recalés, il y en a qui ont demandé le report, tout comme il y en a qui se sont plaints du traitement de leurs dossiers lors des parrainages. Et ce sont les mêmes qui sont sur la VDN pour manifester contre ce report, alors qu’ils ont écrit au Président de la République pour le même désir; c’est ça aussi le problème».

Pour terminer, Abdou Karim Fofana renvoie à l’Assemblée Nationale la prérogative de dire ce qui va se passer après le 2 avril 2024. «Ce sujet est du ressort de l’Assemblée Nationale et ce sort va être jugé demain (lundi 5 février) et acter par les députés. C’est le jeu politique, il y en a qui vont faire recours, il y a une partie de l’opposition qui soutient cette proposition de loi, donc il faut laisser le jeu politique se faire. Mais il faut retenir que la position du Président de la République est de faire en sorte qu’il y ait un dialogue ; comme en 1967 où le Président Senghor a décalé une élection présidentielle. Donc l’idée, ce n’est pas d’annuler, ni de reporter, mais de permettre aux acteurs politiques de s’entendre sur les règles. Car, dans le processus, il y a des incompréhensions qu’il faudrait bien annihiler».

Youssouf NDIONGUE

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Le Ministre du Commerce, de la  Consommation et des PME, Porte-parole du gouvernement, était, ce samedi 27 mai 2023, l'invité du journal du soir de TV5. L'occasion de revenir sur la caravane d'Ousmane Sonko qui, déclare le ministre, est  "dans une logique de provocation quotidienne des forces de défense et de sécurité" afin d'être arrêté pour un autre motif que celui pour lequel il a été jugé récemment et dont le verdict est attendu le 1er juin prochain. 

 

Pour cela le leader de Pastef est prêt à envoyer des enfants risquer leurs vies en défiant les forces de défense et de sécurité ; attitude que le porte-parole du gouvernement a qualifié de lâche et d’irresponsable. Abdou Karim Fofana relève aussi, concernant les attaques de hackers subies par des sites web institutionnels qu'il y a "une coïncidence troublante entre le procès d’Ousmane Sonko et ces tentatives de sabotage des infrastructures informatiques de l’Etat” vouées à l'échec. 

 

Le ministre a réitéré la posture de fermeté de l'Etat pour prévenir les troubles à l’ordre public d’autant que les dispositions de l’article 96 du Code pénal sont violées, éviter les pertes en vies humaines, assurer la quiétude des Sénégalais et protéger les travailleurs ainsi que les entreprises du ralentissement de l'économie.

 

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