mardi 14 mai 2024 | Login

Ils sont plus de 70 entrepreneurs contractés dans le cadre du projet MCDAR (Mécanisme Communautaire et Décentralisé de Développement de l'Assainissement Rural) lancé en 2015 par le Ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement. Il consistait à construire des édicules publics (toilettes dans les lieux publics comme les marchés, foyers religieux, écoles, hôpitaux, cases et centres de santé, églises du Sénégal). Après réception de plus 600 unités d'une valeur de 2,500 milliards, l'Etat du Sénégal peine à honorer les factures. Face à la presse, ce mardi, les camarades d’Ibrahima Mbengue annoncent des actions fortes.

 

«Nous n'en pouvons plus. Depuis 6 ans, on court derrière notre argent. Nous avions présenté des dossiers valables et avions respecté tous les termes du contrat. Tous ceux qui étaient dans ce projet ont procédé à la réception de leurs ouvrages en présence du Préfet /ou sous-préfet de la localité sous la supervision d'un Inspecteur Général des Finances (IGF). En dépit de notre cri de cœur, l'on fait la sourde oreille. Ce qui est inadmissible», râle MBaye Ndiaye, membre du Collectif des Entreprises du MCDAR. Lui emboîtant le pas, Babacar Diouf, d'aller plus loin en déplorant une politique de deux poids deux mesures. «Le Président de la République Macky Sall avait donné des instructions fermes pour qu'on nous paie nos factures. Nous étions allés voir l'Agent Judiciaire de l'Etat. Mais, résultats des courses, une partie a été sélectionnée, on ne sait sur quelle base et payée au détriment de la grande majorité. Ce qui est injuste. Nos PV de réception sont là. Le Ministre de l'Economie et des Finances doit respecter les consignes du Président. Aujourd'hui, on ne doit pas sortir des sommes faramineuses pour, dit-on, venir en aide aux populations, créer des emplois en acculant à la faillite des Petites et Moyennes Entreprises (PME) comme nous. On doit consolider donc les emplois et non les précariser», embraie-t-il. Ibrahima Mbengue qui avait aussi à ses côtés Baye Fall, d'annoncer des actions dont une marche ou une grève de la faim pour les 70 entrepreneurs : «Nous lançons un vibrant appel au Président de la République Macky Sall pour le règlement définitif de leur problème. A ce jour, beaucoup de membres de notre collectif ont fini par rendre l'âme, d'autres poursuivis par les banques s'ils ne sont pas chassés de leurs maisons faute de paiement de loyer. Si le problème n'évolue pas, nous allons organiser des marches de protestation avec nos familles, faire diète. Trop, c'est vraiment trop».

Youssouf NDIONGUE

 

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