dimanche, 06 septembre 2020 00:15
3EME MANDAT : LA LIGNE DE DÉMARCATION "Macky n'est ni Ouattara, ni Condé" . Par Bacary NDIAYE Chroniqueur, analyste politique
La météo politique dans l'espace CEDEAO est fortement agitée par la houle du troisième mandat. La limitation des mandats présidentiels à 2 est devenue une exigence en Afrique. Aujourd'hui, elle est même gage de démocratie.
Malgré l'alchimie des constitutionnalistes à la solde des chefs d'Etat, leurs révisions sur mesures, il est difficile dans le contexte actuel de faire avaler la pilule au peuple. Nos voisins immédiats que son la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Mali sur un autre registre, sont tous secoués par une série de crises dont le seul dénominateur commun est la dévolution du pouvoir.
Le Pr. Lourdes ne disait-il pas que la stabilité des Etats dépend plus du mode de dévolution du pouvoir que de l'efficacité et de l'effectif des armées et des polices. En substance, l'emerite Pr voudrait dire simplement que la démocratie est le facteur de stabilité d'une nation.
Au Sénégal, un pays où les hommes en 2012 ont réglé dans les normes la question des mandats, le débat sur le sujet ne devrait plus être alimenté avec une si forte dose de passion. Malgré la candidature forcée du Président Abdoulaye Wade et les moyens financiers déployés, les Sénégalais ont posé un acte fort qui aboutira à l'élection de Macky Sall à la magistrature suprême.
Juste pour montrer que le Président Macky Sall n'a pas oublié, mais également, tous ceux qui le côtoient sont unanimes qu'il ne fera pas moins bon que Me Wade . Le Chef de l'Etat tient à inscrire son nom dans le registre des grands hommes d'Etat du continent. Déjà sur le plan économique, il a porté son pays dans les chantiers de l'émergence. Ceux qui parlent prématurément du troisième mandat veulent installer le pays dans une campagne électorale élastique et permanente qui risque de nous plomber dans une situation économique au ralenti dans ce contexte fragilisant de la pandémie de la Covid-19. Macky Sall est constant. Et rien dans les actes qu'il pose au plan national ne prouve les intentions qu'on lui attribue à tort.
A la lecture des orientations, il est fondé de dire que Macky Sall a anticipé sur tout ce qui pourrait créer une pomme de discorde avec l'opposition, ceci en acceptant de convoquer sans pression aucune, ni contrainte un dialogue national au soir de sa réélection au premier tour en 2019. N'est ce pas là un signal fort qui atteste de son ouverture, de son sens du dialogue autour de l'intérêt national.
En demandant le dépôt du rapport de la commission du dialogue politique, le President rassure davantage. Car nous savons tous qu'il est déterminé à traduire en acte les propositions de la commission. Ceux qui lui prêtent les ambitions d'un troisième mandat veulent non seulement le divertir, mais aussi faire imploser sa formation politique et sa coalition. Malheureusement, tous n'ont pas la même lecture dans ses rangs.
De manière claire, le troisième mandat apparaît comme une ligne de démarcation. Ceux qui veulent travailler resteront toujours pour parachever les grands chantiers économiques, leviers de notre émergence.
Par contre, ceux qui pour l'heure sont inscrits dans un autre agenda, restent libres mais à condition qu'ils y aillent à visage découvert et en ayant le courage de rendre le tablier. Ayons une présomption favorable pour Macky au lieu de lui accorder un procès d'intention prématuré.
Aujourd'hui comme hier, le Président de la République tient à la stabilité et à l'émergence du Sénégal. Macky n'est ni Ouattara, ni Condé.
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Politique