L’ignorance est en train de jeter ses flammes obscures dans certaines têtes. Il y a quelques jours, le Canard Enchaîné évoquait l’argent du Qatar qui cherche à déstabiliser notre pays. Faudrait-il être devin ou un diplômé de la Harvard University pour comprendre où apercevoir que ce qui se passe dans ce pays ne relève point d’une banale agitation d’opposants.
Avec un peu de recul et de bonne foi, on sait que nous sommes au moins entre trois menaces d’ordre géopolitique :
- Le salafisme qui est visible dans nos rues et nos salles de classes avec des accoutrements, et qui relève d’un symbolisme insidieux dont l’objectif serait de faire de notre pays la capitale de leur prétendu califa ;
- Une dispersion des anciens combattants du maquis qui ne renoncent pas à leur projet irrédentiste et profitant du real politique pour se réinventer ;
- Les forces de milices privées qui voient en notre pays un pré carré français qu’il faut déstabiliser pour venir «sécuriser» après, c’est le syndrome de Bangui.
Face à ces extrémismes, réfléchir en termes deals, de compromis, de négociations, relève d’une cécité intellectuelle terrible. Les compromis mous peuvent s’avérer plus dangereux, dans le temps que la voix de la justice. En quoi le Président devrait-il négocier? La grande contradiction des promoteurs de cette idée est qu'ils réclament en même temps la séparation des pouvoirs.
Soyons sérieux, le salut de ce pays passe par le respect de ses institutions, mais surtout par la capacité de nous regarder en face et de nous dire les choses telles qu’elles sont, et non pas tel que certaines forces tapies dans l’ombre voudraient qu’elles soient.
Les générations futures nous jugeront sur ce tableau et il faut insister sur le fait que la démocratie n’est pas forcément ce qu’on essaie de nous faire avaler. Le premier des droits est celui de vivre dans un pays où les habitants se respectent. Et enfin, la démocratie ne pourrait être vécue de la même façon qu’ailleurs.
Dr Bassirou NIANG Président Mouvement Intelligence Républicaine
