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COUTS EXORBITANTS DES OUTILS DANS L’EDUCATION: Des parents d’élèves y décèlent une privatisation progressive et déguisée de l’enseignement public

COUTS EXORBITANTS DES OUTILS DANS L’EDUCATION: Des parents d’élèves y décèlent une privatisation progressive et déguisée de l’enseignement public Spécial

Il y a un constat qui se confirme de plus en plus : c’est que l’enseignement public est de plus en plus cher. Chaque année, le coût des inscriptions connait une hausse, sans préavis ni avis aux autorités parentales. A cela, s’ajoute le coût exorbitant des outils non pédagogiques et qui constituent de réels motifs d’exclusion de l’élève s’il en fait preuve de manquement. C’est le cas des uniformes des élèves dont le port est obligatoire, ou des cotisations logées dans des rubriques qui n’avaient, jusque-là, pas été répertoriées dans le fonctionnement classique des études. Cette situation a fait sortir de leur gond quelques parents d’élèves de Dakar et de Thiès, et qui, pour le moment alertent l’Etat et l’opinion sur une installation progressive d’une privatisation de l’enseignement public.

En ce dimanche de début novembre, où le soleil refuse de darder ses rayons, quelques parents d’élèves se retrouvent sous l’arbre à palabres et prennent  les trois normaux. Mais, Alpha Deh et ses amis ayant appris que le chiffre 3 est désormais banni dans quelques vocabulaires (surtout dans le cercle politique) s’obligent de résumer leur séance de thé à seulement deux verres et sont bien dans leur peau. Les voilà donc qui peuvent entamer leur causerie. Parlant de tout et de rien, le débat sur la cherté de la vie les fait constater qu’ils partagent, tous, le même point de vue que l’enseignement privé n’est en rien différent de l’enseignement public. « Moi personnellement mes enfants sont dans un lycée public, mais c’est comme s’ils sont dans le privé tellement qu’il y a de nouvelles dépenses qui, annuellement, s’ajoutent au coût de l’inscription. Figurez-vous que, rien que le prix de l’uniforme dépasse, pour mes deux élèves, les 60.000 F, sans compter les cotisations hebdomadaires, ou bimensuelles, pour des rubriques qui n’étaient pas inscrites à l’ordre du jour. Je me passe des cours de renforcement que les enseignants ont institués et qui paraissent obligatoires, sous peine, pour l’élève, d’être exclu définitivement de l’école, s’il n’est la risée de ses promotionnaires », fait réagir Alpha Deh. Dans la même veine, poursuit un de ses amis, « cette situation ne peut plus continuer. On ne distingue plus le privé du public. Les parents d’élèves sont très fatigués  avec des dépenses qui n’étaient prévues et qui ne sont jamais annoncées. Si on y ajoute les outils pédagogiques qui nous font perdre la tête, le coût du transport des élèves et les autres dépenses, on n’est pas loin de se décourager, avec comme seule possibilité le fait de revoir l’opportunité de poursuivre les études, et d’aller, dès à présent, se renseigner sur le marché de l’emploi de manière si précoce pour les élèves ». Pour la troisième personne qui observait et écoutait ses amis, « je pense que cette situation est créée en complicité avec l’Etat qui, ne pouvant respecter ses engagements vis-à-vis des doléances des enseignants, laisse faire et affiche le mutisme. Mais nous allons créer une entité pour nous faire entendre, car nous savons tous que cette situation est partagée par tous les parents d’élèves ».

Youssouf NDIONGUE

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