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Farba Ngom : une détention controversée au cœur d’un acharnement politico-judiciaire ?

Farba Ngom : une détention controversée au cœur d’un acharnement politico-judiciaire ? Spécial

Depuis le 27 février 2025, l’honorable député Farba Ngom est détenu sans qu’aucune charge précise ne lui soit formellement notifiée. Cette situation soulève une vague d’indignation au sein de l’opinion publique, de la classe politique et de la diaspora, qui dénoncent un acharnement politique dissimulé sous une procédure judiciaire opaque.

Une détention sans interrogatoire

Près de deux mois après son incarcération, Farba Ngom n’a toujours pas été interrogé par le juge d’instruction. Cette situation interpelle d’autant plus que la base de son inculpation repose exclusivement sur un rapport de la CENTIF – une structure administrative, ni juridiction ni corps de contrôle, dont les conclusions ne sauraient faire office de preuves définitives.

Une justice à deux vitesses  car selon ses proches, Farba Ngom a proposé une caution conformément à l’article 140 du Code de procédure pénale, qui permet aux prévenus dans les affaires de détournement de deniers publics d’obtenir une liberté provisoire. Une demande refusée sans justification, alors que d’autres personnalités poursuivies pour des faits similaires ont, elles, bénéficié d’une libération. Une disparité qui renforce le sentiment d’un traitement arbitraire.

Famille et entourage pris pour cible

L’acharnement semble s’étendre au cercle familial de Farba Ngom. Sa famille dénonce des fouilles abusives, une surveillance constante et l’interpellation injustifiée de ses proches. Son frère Demba Ngom, commerçant établi à l’étranger depuis plus de 30 ans, est aujourd’hui poursuivi pour blanchiment d’argent, sans qu’aucune preuve concrète ne soit avancée. De simples connaissances, comme son ami Abdoul Kane, ont également été arrêtées dans des circonstances douteuses.

Des pressions jusque dans sa commune

À Agnam, la commune dirigée par Farba Ngom, la tension est palpable. Des femmes ont été violentées par les forces de l’ordre alors qu’elles tentaient d’organiser des rencontres de soutien. Par ailleurs, des jeunes sont arrêtés de manière arbitraire et relâchés contre le paiement d’amendes de 3 000 F CFA. Des licenciements massifs de ses partisans ont également été signalés, sans préavis ni justification.

 

Conclusion : entre soupçons et instrumentalisation politique

À ce jour, aucune preuve tangible ne vient étayer les accusations portées contre Farba Ngom. Le seul document évoqué reste un rapport de la CENTIF évoquant des « transactions suspectes », insuffisant pour justifier une telle sévérité. Pour ses soutiens, ce traitement est moins judiciaire que politique, visant à écarter un homme devenu gênant pour le pouvoir

Mamadou Touré

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