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SEN’EAU : Les syndicats dénoncent une "forfaiture" électorale et appellent à la transparence

SEN’EAU : Les syndicats dénoncent une "forfaiture" électorale et appellent à la transparence Spécial

Dakar, 30 mai 2025 – Les deux principaux syndicats de la SEN’EAU, le SATES (Syndicat Autonome des Travailleurs des Eaux du Sénégal) et l’UTIS (Union des Travailleurs Indépendants du Sénégal), ont tenu ce vendredi une conférence de presse au siège de la Confédération des Syndicats Autonomes (CSA), pour alerter l’opinion publique sur ce qu’ils qualifient de « graves dérives » dans l’organisation des élections des délégués du personnel par la Direction générale de l’entreprise.

Le thème de la rencontre était clair : « Les forfaitures de la Direction générale de SEN’EAU sur les élections des délégués du personnel en cours ». Pour les syndicats, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une remise en cause des droits syndicaux garantis par la législation sénégalaise.

> « Depuis deux ans, la Direction générale refuse d’organiser le renouvellement du mandat des délégués, en violation flagrante du Code du travail », ont déclaré les responsables syndicaux. Selon eux, les élections, qui devraient se tenir tous les trois ans, sont volontairement retardées pour favoriser une démarche unilatérale et illégitime.

Une application controversée au cœur du litige

Le cœur du conflit réside dans le mode de scrutin. SEN’EAU entend organiser le vote des délégués via une application digitale développée en interne, un procédé rejeté par les syndicats qui dénoncent l’opacité du système. Ce vote numérique, prévu du 3 au 17 juin 2025, ne repose, selon les syndicats, sur aucune base légale. Le Code du travail ainsi que le décret 67-1360 prévoient un scrutin physique, en présence des parties prenantes.

Pire encore, le découpage électoral et la composition du fichier des électeurs seraient « non conformes », renforçant les soupçons de manipulation.

> « C’est une tentative manifeste d’imposer un système de vote sans consensus, pour marginaliser les syndicats majoritaires au profit de syndicats acquis à la cause de la Direction », accusent le SATES et l’UTIS, qui annoncent leur refus de participer à ce qu’ils qualifient de « simulacre d’élections ».

Un boycott massif déjà amorcé deux tests numériques réalisés en 2024 auraient été boycottés par plus de 80 % du personnel, preuve, selon les syndicats, du rejet massif de cette méthode. Malgré cela, la Direction persiste, s’attirant désormais les critiques non seulement des syndicats mais aussi de certains acteurs institutionnels.

Les représentants syndicaux rappellent qu’un pacte de stabilité sociale, signé avec le gouvernement et les partenaires sociaux, prévoyait une concertation tripartite et le respect des règles en vigueur. Le Ministère du Travail aurait d’ailleurs recommandé que les élections se tiennent physiquement en l’absence de consensus.

Appel à l’État pour faire respecter le droit car face à cette situation, les syndicats appellent solennellement l’État du Sénégal à intervenir pour faire respecter la légalité et préserver les acquis sociaux.

> « Ce forcing électoral est une menace directe aux libertés syndicales et à la stabilité sociale dans l’entreprise », ont-ils martelé.

Le SATES et l’UTIS, qui restent les syndicats majoritaires à SEN’EAU, affirment qu’ils ne céderont pas à la pression et poursuivront leur lutte pour des élections transparentes, équitables et encadr

ées par la loi.

Mamadou Touré 

 

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