DeLe Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers (PUMA), en collaboration avec le Club de Réflexion sur l’Urbain (CRU), a organisé ce lundi 2 juin 2025 un atelier de réflexion sur la place des zones frontalières dans les pôles territoriaux. Un partenariat stratégique a été noué avec l’Agence Nationale de l’État Civil (ANEC) afin de renforcer l’accès à l’identité légale dans ces zones souvent négligées.
Alioune Ousmane Sall, Directeur Général de l’ANEC, a exprimé sa fierté de contribuer à la construction de territoires viables :
> « Le développement territorial passe nécessairement par la reconnaissance légale des citoyens. Sans identité, pas d’accès à l’éducation, aux soins ou aux droits fondamentaux. »
Dans de nombreuses zones frontalières du Sénégal, des milliers de personnes vivent encore sans acte de naissance ou avec des identités multiples. Ces situations sont souvent exacerbées par les déplacements liés aux conflits ou aux mouvements migratoires dans des régions comme le fleuve Sénégal ou le sud du pays.
Le partenariat vise à renforcer le registre national de l’état civil, à travers la digitalisation des données et l’organisation d’audiences foraines pour régulariser la situation des enfants et adultes sans identité légale. Un accent particulier est mis sur les élèves en classe d’examen ne disposant pas d’acte de naissance.
> « Nous travaillons étroitement avec les ministères de l’Éducation, de la Justice, de l’Intérieur et les collectivités territoriales pour détecter et enrôler chaque élève », a précisé Alioune Ousmane Sall.
L’État a mis en place une application centralisée de gestion des faits d’état civil et formé plus de 1 200 agents et officiers pour son déploiement. Des tablettes ont été distribuées aux délégués de quartier, imams et agents de santé afin de remonter les naissances en temps réel, même dans les zones sans réseau.
Le DG de l’ANEC a également insisté sur le rôle clé des religieux, enseignants et médias dans la sensibilisation des populations à l’importance de déclarer les naissances et les mariages.
Avec l’ambition d’atteindre l’enregistrement universel, le Sénégal prévoit d’étendre cette solution à l’ensemble des 600 centres d’état civil du pays, ainsi qu’à 30 postes consulaires à l’étranger. Le futur inclura aussi le paiement en ligne des actes d’état civil, garantissant accessibilité, traçabilité et transparence
Mamadou Touré