Cambérène, Sénégal – Une onde de choc secoue la communauté layène et une large partie de l’opinion publique sénégalaise, après que des tirs de gaz lacrymogènes ont été effectués par les forces de l’ordre dans l’enceinte même d’un lieu saint à Cambérène. Ce site, à haute valeur spirituelle, abrite la tombe du fondateur du Layénisme, un lieu de culte et de pèlerinage respecté par des milliers de fidèles à travers le pays et la diaspora.
Les faits se sont produits dans un contexte de tension non encore élucidé, mais ce qui reste incontestable, c’est la vive émotion et l’indignation qu’ils ont suscitées. Les gaz ont été tirés alors que des fidèles se trouvaient sur les lieux, provoquant panique, suffocations, et un profond traumatisme chez les populations présentes.
Face à cette situation jugée intolérable, le Khalife général des Layènes est sorti de sa réserve pour condamner fermement ce qu’il qualifie de “profanation inacceptable”. Dans une déclaration solennelle, il a interpellé les autorités étatiques afin que toute la lumière soit faite sur cet incident, et surtout que des mesures urgentes soient prises pour qu’un tel affront ne se reproduise plus.
> “Ce lieu n’est pas un espace ordinaire. C’est un sanctuaire. Il abrite le repos d’un saint homme et symbolise la paix, la foi et la dignité. Ce qui s’est passé est une offense grave à nos croyances. Cela ne doit jamais se reproduire.”, a martelé le Khalife, visiblement ému et courroucé.
Les fidèles, pour leur part, ne décolèrent pas. Nombre d’entre eux parlent d’un “acte sacrilège” et exigent des excuses publiques, voire des sanctions contre les responsables de cette intervention policière jugée disproportionnée.
Cet incident soulève de nouveau la question du respect des espaces religieux dans le traitement des tensions sociales ou politiques au Sénégal. Dans une société fortement ancrée dans la spiritualité, toute atteinte aux lieux saints est perçue non seulement comme un affront religieux, mais aussi comme une menace à la cohésion nationale.
Youssou Ndiongue