La communauté musulmane célèbre ce samedi 5 juillet la fête d’Achoura, marquant le début du nouvel an dans le calendrier hégirien. Traditionnellement, cette journée est rythmée par la préparation du couscous, un plat symbolique partagé en famille. Mais à Kaffrine, cette célébration pourrait être altérée par la cherté et la rareté des céréales, notamment le mil et le maïs, ingrédients de base du couscous.
Au marché central de Kaffrine, l’effervescence habituelle des veilles de fête est bien là, mais les visages sont tendus. Le prix du kilogramme de mil et de maïs est passé à 300 francs CFA, soit une augmentation notable par rapport à l’année précédente. Une situation qui inquiète vendeuses et clientes.
« On ne peut même pas faire un bon couscous cette année. Tout est devenu cher, surtout le mil. Les clients achètent en petites quantités ou repartent les mains vides », déplore une commerçante installée depuis plusieurs années dans ce marché. À ses côtés, une cliente partage son désarroi : « Je suis venue avec 2 000 francs, pensant pouvoir faire mes achats pour la fête. Mais avec les prix, c’est presque impossible. »
Selon plusieurs vendeuses interrogées, cette flambée est due à une faible disponibilité des céréales sur le marché, conséquence, selon elles, d’une mauvaise campagne agricole. Le manque de pluie, les récoltes tardives et le stockage des produits par certains commerçants seraient aussi à l’origine de cette hausse soudaine.
Face à cette situation, les habitants de Kaffrine appellent à l’intervention des autorités pour réguler les prix et renforcer les mécanismes de contrôle, surtout en période de fête où les besoins alimentaires augmentent.
En attendant, la fête d’Achoura risque de se dérouler dans la sobriété pour de nombreuses familles à Kaffrine, faute de moyens suffisants pour perpétuer les traditions culinaires qui donnent tout son sens à cette journée spirituelle.
Mamadou Ndiaye