Le champ politique sénégalais est aujourd’hui gangréné par une nouvelle race de parvenus et de parasites. Des gens sans foi ni loi, qui, au lieu de trimer à la sueur de leur front, pour vivre ou survivre, usent de toutes les formes de ruses, de stratagèmes, pour parvenir à leurs fins. Ils sont dépourvus de connaissances ou de croyances idéologiques, encore moins de culture politique. Pour eux, sans imprégnation d’un tel ou tel projet de société, les différentes formations politiques ou coalitions ne sont que des vases communicants où ils se meuvent allégrement sans étiquette définie. Leur seule préoccupation c’est d’obtenir un tel rang, d’atteindre tel poste politique ou strapontin, afin de pouvoir bénéficier de privilèges financiers et matériels. La transhumance est ainsi une réalité bien ancrée chez cette race de parvenus ayant en bandoulière et armes de destruction massive : le mensonge, la roublardise, la fumisterie, le chantage, la trahison.
Un rapide tour d’horizon entre Pikine et Guédiawaye a établi : « Diaraf Sow est un navet, tristement célèbre dans le landerneau politique de Guédiawaye. Il est dans ce lot de politiciens véreux, sans foi, ni loi. Nos valeurs telles que le diom, le ngor, le fit, le kersa, lui sont aussi complétement étrangères».
Il est vrai que mes confrères, connaissances et responsables du monde de la politique m’ont supplié d’afficher le plus grand mépris par rapport à la feuille de choux truffée de contre- vérités, de faussetés, de mensonges, de propos subjectifs et haineux comme ils disent, servie ces temps derniers dans la toile par ce Diaraaf Sow. Parce que, disent-ils, « ce serait donner de l’importance à un illustre inconnu dont le soit disant parti dénommé ADAE/ J, a moins de contenance qu’une boite d’allumette. Il cherche, en bon râtelier qui mange à toutes les bouillabaisses, à être dans les grâces de Mohamed Boune Abdallah Dionne. Comme il l’a fait hier et le fera aussi pour un autre. Il est comparable à un coronavirus ».
Pour ma lanterne, ces confrères ont fini de m’édifier sur « l’opportunisme d’un politicien en mal de popularité, considéré comme un des plus grands transhumants de la banlieue de Dakar, qui broute dans toutes les prairies, qui, le chantage et le mensonge en bandoulière, continue d’ émigrer d’une formation politique à une autre. A l’intérieur d’un même parti, il navigue d’un responsable à un autre, suivant les gains qui lui sont proposés »
Ce texte est ainsi moins une réplique servie à un moins que rien, qu’une opportunité, de revenir aux questionnements que nous nous sommes toujours posés : pourquoi le hiatus de plus en plus béant entre les politiciens et les sénégalais de manière générale ?
L’ évidence ténue est que les sénégalais de plus en plus tournent le dos aux acteurs politiques de notre pays considérés comme des contre- modèles du point de vue de leurs attitudes et comportements. Il est vrai qu’il y a des exceptions minimes, mais elles ne peuvent aussi que confirmer la règle établie.
Ne faudrait-il pas ainsi procéder à l’application effective de la volonté de rationalisation de l’espace politique sénégalais ( plus de 300 partis recensés ) pollué par une foultitude de partis cendrillons ou « partis yobaaléma », dont la vocation n’est de prendre aucun pouvoir, même local. Ils n’osent par eux- mêmes, participer à aucune compétition électorale. Ils sont même dépourvus de siège où les localiser. Pour exister, ils squattent les plateaux de télévisions et les colonnes des journaux, pour défendre leurs responsables de coalition moyennant des émoluments qu’on leur verse mensuellement
Nous admettons que cet assainissement du champ politique sénégalais est aussi valable dans l’espace médiatique où l’effectivité du code de la presse pourrait aussi discerner la bonne graine de l’ivraie.
Nous n’allons pas revenir sur les détails du texte concernant l’actuel Secrétaire d’Etat à la présidence Mohamed Boune Abdallah Dionne, objet de la sortie éhontée de ce Diaraf Sow. Nous assumons le contenu même si sur certains passages il est clairement visible que certaines expressions sont mises entre guillemets. Et cela voudrait dire qu’elles peuvent être attribuées à d’autres sources. C’est ainsi sans états d’âme que ce texte a été écrit et livré au public et loin de nous aussi la volonté de nuire à quelqu’un dont nous ne portons aucun ressentiment. Au contraire. Nous respectons d’abord les charges étatiques incarnées. Nous disons aussi que nous n’avons ni les mêmes trajectoires, ni les mêmes préoccupations ou intérêts. Et à ce niveau aussi, nous disons haut et fort, qu’il n’y a pas un acteur ou responsable politique de ce pays qui ose bien être derrière nous pour faire du mal à autrui. S’il y a quelqu’un qui l’a jamais fait et qui m’aurait corrompu, comme a insinué ce petit poucet, il n’a qu’à le signaler publiquement. En tout cas, Aminata Tall, dont celui-là a fait allusion, ne me connait pas, moi non plus, si ce n’est au petit écran ou sur les colonnes d’un journal. Ceux qui nous connaissent et nous ont côtoyé savent bien que, de simple journaliste- reporter au poste de Rédacteur en chef et Directeur de publication, nous avons toujours sué sang et eau, pour, de manière digne et honnête, faire bouillir la marmite. Nous n’avons jamais tendu la main. Parce qu’aussi, suffisamment outillés au plan intellectuel et professionnel, nous n’avons jamais envié ou compté sur quelqu’un d’autre, surtout ceux estampillés politiciens, dont certains sont comparables, comme le disait Machiavel à des « Léviathans », c’est-à-dire des monstres froids.
Durant notre carrière professionnelle, nous n’avons ainsi jamais compté sur les subsides d’un quelconque politicien de ce pays, pour vivre. Les rapports avec eux sont d’abord d’ordre professionnel. Et dans ces rapports nous les avons plus servis, qu’ils ne l’ont été pour nous. Là, je parle aussi au nom de tous les miens.
Comment aussi, par ailleurs, un être humain, doué d’intelligence et d’humanisme, peut souhaiter le malheur ou le mal à son semblable ? Nous sommes à peu près sûr que ces soi-disant maladies attribuées à l’ex- premier ministre ne peuvent émaner que de ces lugubres politiciens de la trempe de ce Jaraaf Sow. Pour ce qui nous concerne, nous continuons de souhaiter qu’il se porte plutôt comme un charme. C’est ainsi tout faux, que ce dernier veuille nous faire porter leur propre forfaiture.
Pour, en tant qu’homme de communication, m’être familiarisé avec certaines réalités et vécus, à certains niveaux des rouages au sommet de l’Etat, nous avons su et appris qu’il y a des choses et des vérités dont le voile est régulièrement porté. Il y a à ce niveau, la règle de l’adoption du mutisme, préférable à des commentaires, surtout en public. Même s’ils émanent de personnages haut perchés. Nous n’avons encore rien contre M.Dionne dont certaines qualités ont été reconnues par le président Macky Sall qui l’a admis à ses côtés. Mais nul n’est infaillible comme aimait à le dire le président Abdou Diouf.
Dans la haute administration étatique sénégalaise, ce « cerveau du palais », considéré à un certain moment comme second homme fort de l’Etat qu’était Jean Collin, travaillait, de manière absolue, dans l’ombre. Ses résultats, dans son camp, étaient considérés comme probants, au plan administratif et politique. Sur ce registre Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng sont aussi hommes d’Etat, non pas avec des bases politiques reconnues apportées sur la balance, surtout au début de leur carrière dans l’administration étatique, mais avec le déroulement de ce que Thomas Hobbes appelait « l’intelligence en mouvement ». Les traits de caractère de ces dauphins, qui n’excellaient certes pas dans l’art oratoire et n’avaient pas aussi le charisme de leur mentor, se révélaient dans le déploiement de la formule de la stratégie dite de présence- absence, au-devant de la scène. Ils avaient compris que l’attitude contraire était synonyme d’échec de leur mentor, à vouloir surtout occulter une botte secrète.
Pour des esprits tordus et retors, c’est du tort, à vouloir procéder à des appréciations qui indiquent les positionnements requis à adopter pour certains personnages politiques de notre pays. Surtout à des moments où les erreurs d’expression et autres actes posés peuvent se payer très cher. Nous estimons qu’en voulant réduire à néant les scandales portés par le journaliste Pape Alé Niang, sur la république et ses tenants du moment, Abdallah Donne (de manière inconsciente ou involontaire) s’est, de bonne foi sans doute, trompé de cible. C’est plutôt à notre avis, l’OFNAC, précieusement mis en place par le président Macky Sall, qui a partagé les dards de celui qui a voulu prendre fait et cause, pour la république et pour celui qui est présentement à sa tête.
Nous croyons qu’il importe aux mortels que nous sommes, de repenser nos limites et nos insuffisances, de nous remettre toujours et humblement en question, pour pouvoir avancer et progresser. En dehors de cela, c’est simplement discutailler sur le sexe des anges. Surtout avec ce petit poucet de Diaraf Sow, qui, contre notre gré, nous a obligé à lui servir ce pamphlet. Il n’a aussi jamais su que celui qu’il a considéré par ignorance et par mauvaise foi de journaleux a été longtemps distingué et admis au panthéon des figures de l’histoire de ce pays par les lettres sénégalaises qui l’ont primé avec son ouvrage « Les Soleils verts » ? Avant qu’il ne soit aussi primé en 1997 au concours du Grand prix du journalisme de l’Afrique de l’ouest, au Cerpod de Bamako. Il vaut ainsi mieux, pour celui-là, sans enclos, de se tenir coi et encore se morfondre dans ses « padam- ndiakhètt ».
Mohamed El Amine THIOUNE