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OPINIONS & DÉBATS Réponse aux 61 «universitaires» au nom de nos héros muets

OPINIONS & DÉBATS Réponse aux 61 «universitaires» au nom de nos héros muets Spécial

«La vengeance est, comme on dit, le plaisir des dieux ; cela coûte très cher.»

Que l’on maudisse le Président sortant qualifié de tyran, qui sera toujours mieux que vos protégés, cela est naturel. Mais cela en est d’une lâcheté sans nom de vouer aux gémonies nos Forces de défense et de sécurité dont on est sûrs qu’elles n’apporteront aucune réponse, car tenues à l’obligation de réserve.

S’élever, se lever, comme une race de rapaces ambitieux pour entrer dans les petits papiers du roitelet, c’est l’imagination folle d’ignorants. Qui vous a donc mandatés pour vous exprimer en son nom ? Cette fois, ils sont au nombre de 61 signataires. Qu’est-il-arrivé aux 161 autres soldats ? Pourquoi avons-nous l’impression qu’ils fonctionnent sur commande, par procuration et toujours à sens unique pour les propagandistes ? «Universitaire» et «intellectuel» ne riment pas avec sectarisme et chapelle politique. C’est un braquage moral et sémantique.

 

 «Machiavel n’était pas républicain, mais démocrate» 

C’est ce que semble nous indiquer cette élite borgne et sans mémoire. Dans toute organisation socio-politique, il y a des gouvernants et il y a le peuple. Ce peuple ne réclame pas de gouverner, mais essentiellement d’être gouverné correctement. Les plus avertis comprennent très bien ce langage ; «ainsi nous formons une corporation légitime, dans chaque domaine et, en quelque sorte, de représentants du Peuple dont la vraie fonction, sous couleur, est d’apporter jusqu’à nous le discours vindicatif d’un pouvoir revanchard, autocrate et surtout incapable de porter les attentes populaires».

Pendant ce temps, au Sénégal, les libertés individuelles sont de plus en plus bafouées et celles collectives de plus en plus restreintes. L’on peut être privé de liberté pour un simple écart de langage, et parallèlement les interdictions de marche se multiplient sous le glaive émasculé de nos marchands d’illusions, travestis en laudateurs et fanatiques zélés qui voudraient que les faveurs soient uniquement pour leurs fidèles. Installés confortablement dans votre déni, vous feriez mieux de mettre votre «grand savoir» de troubadours au profit de ce gouvernement pour redorer l’image de la diplomatie sénégalaise. Quel échec pour vos protégés, après vaines tentatives de présenter l’Etat du Sénégal, sous l’ancien régime, comme un Etat faussaire. Ils entrevoient certainement les strapontins qui leur sont promis.

Dommage pour ces fossoyeurs de l’université qui forment désormais une corporation pour la défense des intérêts moraux et matériels du duo Sonko/Diomaye. De vrais imposteurs ! Cherchez l’erreur…

 

«Entre 2021 et 2024, des dizaines de manifestants pacifiques ont été tués par les Forces de sécurité»

Le terme «pacifique» vaut son pesant d’or, en dépit de la violation du principe de la présomption d’innocence, le b.a.-ba de la faculté de penser.

Et à présent que vous vous êtes substitués à la Justice, quelle est la sentence que vous infligerez à ces «fédayins» ayant saccagé des milliers de magasins et autres biens publics et privés sous l’injonction du seigneur du «gatsa gatsa» qui, accessoirement, demandait à ses affidés d’envahir le domicile présidentiel, d’y extraire le chef de l’Etat et de lui faire subir le même traitement que Samuel Doe ?

Chers «universitaires», politiciens encagoulés, où étiez-vous lorsque l’Ucad, temple du savoir et votre lieu de travail, fut incendiée par des jeunes qui scandaient le nom de Ousmane Sonko ? Ce que l’on remarquera, c’est un silence assourdissant et complice.

Nous sommes clairement ici dans le cas d’une usurpation de fonction. Qui l’eût cru ? Qui a intérêt à tronquer la réalité ? Qui a intérêt à faire oublier son appel au «mortal kombat» ? Qui veut faire oublier ses appels incessants à la violence ? N’est-ce pas le rôle d’un intellectuel de s’interroger sur toutes ces questions afin que la vérité jaillisse ? Chers universitaires, enlevez vos cagoules et politisez-vous !

La marque de fabrique d’un universitaire, c’est d’avoir le courage de ses idées. Dénoncer la loi d’amnistie et se taire sur une supposée loi d’amnistie partielle, c’est une forme de dégénérescence intellectuelle.

Cette loi d’amnistie négociée est une trahison, mais celle partielle est une tragédie. N’est-ce pas une belle occasion de demander son abrogation ? Sartre n’avait-il pas raison d’assimiler les intellectuels à «des gens qui, ayant acquis quelque notoriété par des travaux qui relèvent de l’intelligence, abusent de cette notoriété pour sortir de leur domaine et se mêler de ce qui ne les regarde pas».

 

 

«Cette nomination ne peut être interprétée que comme une capitulation morale ou, pire, comme une instrumentalisation politique…»

Sur ce, les méthodes de Pastef n’ont avec la démocratie de commun que le nom qu’on leur accroche injustement. Imaginez un seul instant un Premier ministre du régime sortant s’époumoner de sa concupiscence à l’égard de l’autorité judiciaire et du ministre de l’Intérieur en les qualifiant «d’autorités politiques», et de ses prérogatives à disposer de son droit de vie ou de mort à l’endroit de ses opposants ? Nous imaginons déjà les déclarations à l’emporte-pièce sous les hululements de la société servile à la volonté du prince. Nous imaginons le tollé que cela aurait fait. C’est exactement ce qu’a fait Ousmane Sonko en période de campagne électorale. Ce qui décrédibilise un tant soit peu votre fausse stature de «gardiens de la démocratie».

N’étiez-vous pas au fait du parjure du président de la République qui convoqua une session de l’Assemblée nationale avant de la dissoudre la veille, le 12 septembre 2024 ? «Ces gens auront autre chose à faire que d’être députés à l’Assemblée nationale», avait d’ailleurs déclaré le Sieur Ousmane Sonko un mois avant ladite dissolution, lors d’une activité au sein de la Primature, le 4 septembre. Plus inquiétantes, ce sont les raisons avancées pour délégitimer la Représentation nationale, selon le même président de la République, en marge des débats sur la loi d’orientation budgétaire, qu’il qualifia de «culte du blocage».

 

Les jeunes Africains ont hâte de savoir à quelles propositions l’élite procédera face à la dépression des marchés suite à la guerre économique que mène Trump au reste du monde ? Quels impacts pourraient avoir les nouveaux outils de l’Intelligence artificielle sur la relance de l’activité économique ? Quelle sera la nouvelle économie dans un monde post-guerre entre la Russie et l’Ukraine ? Avec quelle monnaie ? Voici des questions qui méritent des contributions pour une élite en manque de délires psychotiques. «Il est des cas où celui qui se prétend intellectuel ne doit plus se contenter de vœux pieux et de déclarations d’intention, mais donner à ses écrits un prolongement concret.»

Espérons qu’à l’avenir, vous serez plus préoccupés par vos nominations que celles qui font de l’ombre à vos protégés, surtout qui mettent en lumière des compatriotes, fussent-ils d’anciens présidents.

 

Signataires

 

 Dr Mouhamed Ben DIOP – Ingénieur financier. Président parti Pass-Pass

Dr Madior LY – Vacataire à l’UCAD/FLSH

Mamadou CISSÉ – Journaliste

Mouhammadou Moustapha MANÉ – Président mouvement Les Républicains

Moussa SY – Docteur en Histoire

Babacar SUBA – PhD, Evolution, écosystèmes, microbiologie et modélisation

Aminata LO – Consultante en communication

Soya Diagne – Ceo Dakarois Communication

Cheikh Doudou MBAYE – Mph, Politique et gestion des systèmes de soins en santé

Cheikhna Cheikh Saadbou KEITA – Commissaire à la retraite

Bachir FOFANA – Journaliste éditorialiste

Abdoul Burhan DIA – Senior Analyst/Produits dérivés financiers

El Hadji Baba GUEYE – Directeur Finances & Marchés publics

Cheikh Ahmed Tidiane SALL – Coordinateur Rassemblement des Patriotes du Sénégal

Saliou Diallo – Informaticien

Marieme GUEYE – Logisticienne

Souleymane SEYE – Ingénieur en biologie médicale

Mame Thierno Mbacké FALL – Ingénieur chercheur en génie électronique

Sidiki Abdoul DAFF – Professeur à la retraite

Jeannot KANE – Juriste

Hady ANNE – Software specialist & activiste des droits des migrants Montréal Canada

Serigne Diéry FALL – Gestionnaire des établissements et organisations de la santé

Pascal OUDIANE – Professeur d’université

Bamba Rayya DIOP – Informaticien

Abdourahmane SOW – Président de la Dynamique populaire les volontaires

Ousmane N’DIADE – Principal à la retraite

Alioune Fall DIOP – Professeur de science à New Jersey

Marième BA – Professeure certifiée d’anglais/Académie de Versailles

Abdoul Aziz DEME – Ingénieur informatique

Moussa Omar BEYE – Chef de projet Erp, chargé de projet au ministère de la Cybersécurité et du numérique du Québec

Daouda AW – Journaliste

Mounirou THIOUNE – Ingénieur hydrogéologue

Amy FALL – Enseignante

Fatima CISSE – Chargée de clientèle

Stéphane NDIONE – Président Mouvement Alie

Ababacar DIOP – Juriste en Droit des affaires

Mor THIAM – Manager d’entreprise

Me Ousmane THIAM – Avocat au Barreau de Dakar

Abdoulaye SOW – Professeur de philosophie

Babacar NDONG – Business Developper Responsable Pds

Emile NDIAYE – Programmeur Cnc

Ndiawlem DIOP – Commerçante

Dr Amadou TALL – Financier

Cheikh Tidiane KANDE – Journaliste, auteur-essayiste

Alioune Dia – Responsable juridique

Modou SÈNE – Géologue/Environnementaliste pétrolier, Texas, Usa

Marième SARR – Coordonnatrice Sécurité

Amadou KANE – Ingénieur informatique

Mame mor LOUM – Commerçant

Serigne Salif SOW – Commerçant

Issakha Ba – Enseignant

Babacar LY Dioss – acteur culturel à Thiès

Papa Malick YOUM – Professeur d’anglais

Aïcha DIACK – Infirmière

Soukeyna SECK – Enseignante, Consultante dans le secteur de la petite enfance & Syndicaliste

Abdoulaye Moussa KEBE – Journaliste

Penda THIAM – Directrice de la rédaction du Dakarois Quotidien

Adama KANE – Instituteur

Bara SENE – Maître coranique

Mouhamed DIEYE – Instituteur

Daouda Faoura SOW – Doctorant en Droit public

Souleymane SOUMARE – Ingénieur Génie civil

Le Quotidien 

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