- À l’occasion de l’ouverture officielle de la 4e Conférence sociale, le représentant du secteur privé sénégalais a livré un plaidoyer fort en faveur d’une refondation de la collaboration entre l’État et les entreprises. Il appelle à dépasser les discours et à bâtir, ensemble, un modèle économique souverain, inclusif et créateur d’emplois durables.
C’est avec un discours aussi dense que déterminé que le représentant du secteur privé le Président Adama LAM a pris la parole lors de la 4e Conférence sociale placée sous le thème : « Emploi et employabilité : défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ».
Face aux autorités de la République, aux représentants syndicaux et partenaires techniques, il a plaidé pour une réforme en profondeur du partenariat public-privé, insistant sur la nécessité de faire du secteur privé le véritable moteur de la création d’emplois.
« L’État ne crée pas l’emploi », rappelle-t-il, soulignant que même les postes publics dépendent à l’origine de l’impôt collecté sur les activités privées. Il regrette le manque de concertation entre les deux sphères et dénonce les obstacles administratifs et fiscaux qui asphyxient l’initiative entrepreneuriale.
Dans un plaidoyer sans détour, il évoque un climat économique marqué par des contrôles excessifs, une faiblesse de financement des PME-PMI, et une absence d’incitations fortes à l’investissement. « Il faut une fiscalité de développement, équilibrée et orientée vers les territoires », martèle-t-il, en appelant à l’utilisation intelligente des ressources locales, et à la mobilisation de l’épargne nationale.
Pour sortir de l’impasse du chômage massif, il mise sur les « industries sans cheminées » comme l’agro-industrie, le BTP ou encore le numérique. Le Président Adama LAM appelle également à une réforme de l’entrepreneuriat agricole, le modernisant par la digitalisation, la mécanisation et l’accès aux technologies.
Sur le plan institutionnel, le secteur privé demande à devenir un partenaire à part entière dans les prises de décision, notamment dans les domaines stratégiques comme le pétrole et le gaz. Il réclame aussi une augmentation de la contribution de l’État au financement de la formation duale, cruciale pour l’employabilité des jeunes.
Enfin, le Président LAM lance un appel à l’unité patronale et à l’esprit de sacrifice : « Le secteur privé doit aussi balayer devant sa porte », dit-il, en encourageant la mutualisation des ressources et la formalisation des structures économiques. Il conclut son discours par un message à la jeunesse : « Ayez de la patience, restons unis pour bâtir le Sénégal que nous voulons ».
Mamadou Touré