Le Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal (RTUS) a exprimé ce mercredi sa vive indignation suite à la décision du préfet de Dakar d’interdire la marche pacifique qu’il prévoyait d’organiser dans la capitale. Selon ses responsables, toutes les démarches administratives avaient été dûment respectées pour obtenir l’autorisation requise.
« Nous avons rempli toutes les formalités nécessaires, déposé les demandes dans les délais, mais à notre grande surprise, nous avons reçu une notification d’interdiction avec des motifs que nous jugeons très légers », a déclaré le chargé de communication du regroupement.
Le préfet de Dakar justifie sa décision par un risque d’entrave à la circulation. Une explication que les chauffeurs jugent infondée, une interdiction jugée « injustifiée »
« L’itinéraire initial avait été modifié pour éviter tout embouteillage. Malgré cela, l’interdiction est tombée à la dernière minute », déplore le porte-parole du RTUS.
Face à cette situation, le regroupement a décidé de reporter la manifestation à une date ultérieure, le temps de consulter ses membres et de préparer une nouvelle déclaration.
Le ras-le-bol des taximen face à la concurrence déloyale car au-delà de cette interdiction, les chauffeurs dénoncent la présence croissante de plateformes et d’opérateurs étrangers qui, selon eux, exercent dans l’illégalité sans être inquiétés.
« Depuis plusieurs années, des multinationales exploitent le transport urbain sans respecter les lois et règlements en vigueur. Pendant ce temps, les chauffeurs sénégalais subissent des contrôles et des pertes de revenus considérables », fustige le regroupement.
Les taximen estiment que cette situation met en péril le secteur national du transport urbain, déjà fragilisé par la hausse des charges et la baisse des recettes journalières.
Le Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal interpelle directement le ministre de l’Intérieur, M. Mame Balla Cissé, afin qu’il ordonne à la police et à la gendarmerie de sévir contre les transporteurs irréguliers.
« Nous demandons à l’État de protéger les acteurs nationaux qui ont investi dans le transport. Nous sommes des Sénégalais, nous participons au développement économique du pays et nous voulons exercer dans des conditions justes », plaide le regroupement.
Vers une nouvelle mobilisation car malgré cette interdiction, les taximen ne comptent pas baisser les bras. Une nouvelle date de manifestation devrait être annoncée dans les prochains jours.
« Tant que la concurrence déloyale perdure, tant que nos droits ne sont pas respectés, nous continuerons à nous battre », conclut le chargé de communication
du RTUS.
Mamadou Touré
