Le Grand Théâtre national a vibré, ce 16 octobre 2025, au rythme des mots, des idées et des convictions littéraires, lors d’une cérémonie d’ouverture marquée par la présence du Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, protecteur des arts et des lettres, dans une ode magistrale à la lecture, à l’éducation et à la souveraineté intellectuelle du peuple sénégalais.
Le Grand Théâtre National de Dakar, paré de ses plus beaux atours, a accueilli ce jeudi 16 octobre 2025 la cérémonie d’ouverture du Forum national du Livre et de la Lecture, un événement inédit placé sous le haut patronage du Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et organisé par le Ministère de la Culture et du Patrimoine historique. Ce rendez-vous, qui se poursuit jusqu’au 17 octobre au Musée des civilisations noires, réunit auteurs, éditeurs, enseignants, élèves, bibliothécaires, universitaires, et acteurs du monde culturel autour du thème évocateur : « L’éducation par le livre pour une souveraineté éclairée ».
Dès les premières heures de la matinée, le parvis du Grand Théâtre s’est transformé en un carrefour vibrant de passion pour les lettres et le savoir. Étals de librairies, stands d’éditeurs sénégalais et africains, expositions d’œuvres littéraires et panels d’échanges ponctuent l’espace. Les visiteurs, venus des quatre coins du pays, témoignent d’un même enthousiasme : celui de célébrer le livre comme pilier fondamental du développement intellectuel et culturel du Sénégal. À l’intérieur du Grand Théâtre, les sièges étaient occupés par un public divers et attentif : écrivains chevronnés, jeunes auteurs prometteurs, enseignants, élèves, représentants d’institutions culturelles et diplomatiques, ainsi que plusieurs membres du gouvernement. Au centre de l’attention, la présence du Président Bassirou Diomaye Faye, symbole d’un engagement fort en faveur des arts et des lettres, conférait à l’événement une dimension historique. L’ouverture officielle a débuté par l’exécution solennelle de l’hymne national. Le discours du Président : un plaidoyer vibrant pour la lecture et la souveraineté intellectuelle Le moment le plus attendu de la matinée fut sans conteste le discours du Président Bassirou Diomaye Faye, prononcé avec un ton à la fois calme et passionné. S’adressant à l’assistance, il commença par une note personnelle, évoquant ses propres souvenirs de lecteur : « Un groupe d’amis m’a amené à aimer lire , mon père lisait beaucoup aussi ». Ce témoignage, émouvant et sincère, a immédiatement conquis l’auditoire. Le Président a ensuite élargi son propos à une réflexion sur le rôle de la lecture dans la formation de la conscience nationale et la conquête de la souveraineté intellectuelle. « Je me réjouis de me retrouver aujourd'hui au milieu de ceux qui, à travers leurs œuvres, leurs métiers, leurs passions, donnent au savoir une voix, à la mémoire une forme et à l'espérance un visage , activant du verbe et de l'esprit, vous qui faites vivre le miracle silencieux de la lecture. Vous êtes les bâtisseurs invisibles de notre humanité commune. Écrivains, éditeurs, diffuseurs, imprimeurs, critiques littéraires, chercheurs, bibliothèques , libraires, lecteurs, entre autres. Vous contribuez tous, chacun à son niveau, à bâtir, à enrichir, à valoriser le patrimoine littéraire et culturel de notre pays, à forger son identité, à diffuser nos cultures et l'âme même de notre peuple. En vérité, il n'est pas de civilisation sans récit, pas de nation sans mémoire, pas de progrès sans lecture » Le Président Faye a exhorté les élèves et étudiants présents – et même ceux absents – à faire de la lecture une habitude quotidienne, citant les figures majeures de la littérature sénégalaise : Léopold Sédar Senghor, Mariama Bâ, Cheikh Hamidou Kane, Aminata Sow Fall, et Fatou Diom. « Ainsi, par le travail de nos écrivains, l'esprit sénégalais est un pont entre les âmes et les consonnes. Les œuvres écrivent ici, mais inspirées par l'universel pour résonner le nom du Sénégal dans les têtes du savoir, dans les épaules des universités du monde entier, dans les foyers les plus lointains et les consciences les plus réceptives à l'autre. Et grâce au miracle de la traduction, ce pont de douceur qui permet aux cultures de se parler sans se dépasser, leurs voix franchissent les frontières pour rappeler à l'humanité que sur la diversité des langues, il n'existe qu'un seul langage, celui du cœur et de l'esprit. Ces femmes et ces hommes n’ont pas seulement écrit des livres ; ils ont forgé notre imaginaire collectif, nos valeurs et nos rêves. C’est à travers leurs mots que nous apprenons à mieux nous connaître et à mieux comprendre notre destin commun » . Le Président conclut sur une note d’espoir : « Le livre est un flambeau. Tant qu’il brillera entre nos mains et dans nos cœurs, notre souveraineté ne s’éteindra pas. » Une célébration du livre sous toutes ses formes. En marge des discours officiels, la cérémonie a été rythmée par des intermèdes artistiques : lectures poétiques, performances musicales et danses traditionnelles. L’ensemble orchestral du Théâtre national Daniel Sorano a revisité des classiques de la musique sénégalaise, tandis que des comédiens interprètent des rôles tirés extraits d’œuvres majeures de la littérature nationale. Le public a également pu découvrir une exposition intitulée « écrire et lire : hier, aujourd'hui et demain », Les cahiers de William Ponty retraçant un siècle d’écriture et d’édition au Sénégal. Ce 16 octobre restera sans doute gravé dans les mémoires comme le jour où le Sénégal a réaffirmé sa foi dans la puissance du savoir et de la culture. La présence du Président de la République, l’émotion palpable dans la salle, et la ferveur des participants ont donné à cette cérémonie une portée bien au-delà de la simple célébration littéraire : c’était une déclaration d’amour au livre et à l’esprit sénégalais.
Fatou Ba
