Le président de l’Association des juristes africains (AJA), professeur Ogo Seck, demande aux pouvoirs publics de travailler à mettre en place des “politiques d’urgence” qui permettraient d’apporter des solutions aux problèmes nés de la crue du fleuve Sénégal, en trouvant par exemple les moyens de drainer les eaux vers des terres cultivables.
“Il est urgent que des mesures soient prises pour drainer les eaux vers des terres, et que les paysans puissent les utiliser tranquillement au bénéfice de la nation”, a-t-il dit en marge d’un forum international sur le foncier, organisé ce week-end à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
“Avec ces inondations, il y aura des problèmes fonciers qui vont se poser, car là où passent ces eaux, il y a des terres, et des problèmes de propriétés vont se poser”, a-t-il dit.
Il a également prévenu contre “des problèmes biologiques et environnementaux” pouvant résulter de cette situation, “de nouvelles menaces qui vont se poser” et qui nécessitent qu’il soit développé le concept de “politique d’urgence”.
“Rien n’empêche le gouvernement de réfléchir sur des concepts de développement d’urgence, car pour lui tout est urgent face aux nouvelles menaces biologiques”, a indiqué le juriste.
Il a plaidé pour la maîtrise de la terre qui suppose la maîtrise de l’eau, estimant que “tant que ces deux ressources ne sont pas maîtrisées, bien orientées et bien guidées, on n’ira pas vers une souveraineté alimentaire”.
Au cours de ce forum marqué par des interventions en ligne depuis la Cote d’Ivoire, le Canada et le Bénin, les autres participants ont passé en revue “la problématique du foncier non seulement au Sénégal mais en Afrique”.
“Nous devons aller vers un système qui nous permettrait d’apprendre des autres et d’harmoniser nos politiques”, a suggéré le professeur Ogo Seck, avant de se projeter sur d’autres rencontres similaires “pour approfondir la réflexion” sur cette question.
Les juristes doivent réfléchir pour trouver des solutions aux “problèmes posés par le foncier et harmoniser les politiques dans leur pays”, afin que les paysans africains “ne soient pas utilisés comme métayers par des exploitants étrangers”.
“Pour cela, il faut arriver à une révision de la législation, pour que de vastes étendues de terre ne soient pas attribuées à des particuliers ou entreprises surtout étrangères”, a-t-il préconisé