Les acteurs dans le domaine du recyclage sont appelés communément ferrailleurs, brocanteurs ou recycleurs. Ils ont fait face à la presse pour apporter des éclaircissements par apport à des accusations dont ils ont fait l’objet depuis un certain temps.
Ces acteurs ont saisi cette occasion pour dénoncer leurs préoccupations. Selon le président de la fédération, « la rencontre vise à apporter des précisons par rapport à la publication d’un journal de la place, le vendredi 30 septembre 2022, où il titrait les indiens de pilleurs de la ferraille sénégalaise. Les deux industriels que sont la SOMETA et la FABRIMETA dénoncent un déficit de matière causé par l'exportation massive et frauduleuse de la ferraille. Par ailleurs, ce sont ces dernières (les usines) qui entretiennent les exportateurs ». Le porte parole du jour souligne que, « tout le monde sait que la majorité des conteneurs destinés à l'export est chargée à l'intérieur de ces deux usines. La vérité doit être dite à nos gouvernants pour que les mesures adéquates soient prises pour le bien de tout le monde : Combien de fois doit-on rappeler que ce type de matériel appelé dans notre jargon ‘’ferraille noire’’ est la seule matière dont l'industrie a besoin pour son fonctionnement. L'autre type de produit ferreux qui est la fonte est autorisé à être exporté qu'avec la licence ; mais les industriels mènent une concurrence aux ferrailleurs sénégalais pour le contrôle de la fonte afin de pouvoir la vendre aux exportateurs. Cette fonte est achetée à très bas prix chez les ferrailleurs sénégalais pour ensuite la vendre aux exportateurs avec un bénéfice de 25.000 FCFA par tonne. Vous imaginez si les 2 industries arrivent chacune par mois à charger 50 conteneurs avec un poids de 27 tonnes ? Par contre, on voit ce que cela représente comme revenu financier, et là, vous n'aurez aucun doute à comprendre ce qui explique la bataille pour le contrôle de la fonte dans ce secteur. L'autre problème qui existe dans le secteur est l'absence de statistiques des industriels parce que non seulement ils refusent de communiquer sur leur capacité d'absorption de matière première, mais nous n'avons aucune visibilité. Nous demandons à Monsieur le Ministre Abdou Karim Fofana de mettre sur pied une commission composée de techniciens en métallurgie indépendants et des représentants de ferraille pour faire la mesure des capacités du four des industriels afin de pouvoir définir la demande mensuelle des fabriques de façon définitive ».
« Nous pensons que cette diabolisation médiatique des usines visant à fermer l'export ne fera qu'installer dans ce pays cette situation de monopole qui a laissé chez nous les ferrailleurs des souvenirs sombres et noirs en 2012. Nous nous inscrivons dans la logique du maintien des licences.,gage d'un marché ouvert et compétitif. Dans la même lancée la fédération condamne l'implantation des dépôts sauvages des exportateurs à côté de ceux des ferrailleurs sénégalais avec un prix d'achat plus élevé que le nôtre faisant apparaître une concurrence déloyale interdite par la loi 21 22, votée le 21 avril 2021 qui fait respecter les stades de marché seule condition, si les petits ne veulent pas se faire dévorer par les plus grands. Cette cohabitation illégale ne sera pas acceptée et nous demandons à Monsieur le Ministre Abdou Karim Fofana de prendre toutes ses responsabilités afin que la situation ne dégénère dans le secteur de la ferraille qui traverse des périodes très difficiles à cause. D’une part la boulimie des industriels et d'autre part le non-respect des conventions par les exportateurs dont, seul, les ferrailleurs sénégalais en sont victimes », soutiennent-ils.
Et pour dénoncer cette injustice les organisations professionnelles du secteur de la ferraille organisent une marche le 18 octobre 2022, avant de terminer : la fédération demande à Monsieur le Ministre Abdou Karim Fofana un accompagnement pour l'ouverture l'installation d'un centre de tri appeler le 3e site où sera acheminée toute la ferraille collectée au Sénégal et c'est là-bas qu'elle sera triée afin de pouvoir fournir à l'usine sa matière première en quantité suffisante. La fonte sera vendue aux exportateurs, et ceci sera ouvert et géré exclusivement par les ferrailleurs sénégalais grâce à une plateforme qui sera mise en place. En ce sens, nous disposons déjà d'un site adéquat et sur l'appui de l'état pour y parvenir.
Mamadou Touré
