Ils sont de hauts fonctionnaires et des décideurs influents membres du Conseil de l’office national de Lutte contre l’enrichissement illicite du Mali (Oclei) qui ont reçu, du lundi au jeudi, des cours de renforcement en matière de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Organisé dans les locaux du Centre d'études diplomatiques et stratégiques (Ceds) de Dakar, le séminaire a permis aux bénéficiaires de la République sœur voisine de revisiter tous les outils de la lutte contre la fraude, la corruption, l'enrichissement illicite. Des certificats de formation ont été remis par le Directeur Général du Ceds, Babacar Diallo qui n’a pas manqué de louer l’engagement et la détermination de ses hôtes en matière de lutte contre ces fléaux.
Pour Djibril Kané, magistrat et membre du Conseil de l’office national de lutte contre l’enrichissement illicite, «on a parlé de formation stratégique, mais nous sommes aujourd'hui mieux armés pour recueillir l'information stratégique afin de pouvoir anticiper sur les infractions commises et pouvoir mieux organiser la riposte. Nous nous sommes enrichis, et l'avance que nous avons prise par rapport aux échanges et par rapport à ces structures entre dans le cadre d'une coopération plus renforcée. Parce que la corruption ou l'enrichissement illicite, comme toutes les infractions commises, les états s'arrangent dans le cadre de la coopération, les délinquants aussi s'arrangent notamment de la même façon font sortir leurs fonds, leurs ressources acquises de façon illicite. Donc, pour mieux nous armer à les combattre partout, on a pu bénéficier de ces cours d’une importance capitale».
«C’est une initiative qui vise à apporter au nom du Ceds une modeste contribution pour accompagner les efforts gigantesques qui sont déployés par le gouvernement de la République du Mali pour venir à bout de ce fléau qui ne saurait être la gangrène de toutes les sociétés du Mali», réplique le Directeur général du Ceds. Cet atelier de quatre jours entre dans le cadre du prolongement du voyage d’étude de l’OCLEI aux Nations unies sur des sujets liés à la corruption. Durant leur séjour à Dakar, les membres du Conseil ont effectué des visites à la Cour des Comptes, à l’OFNAC (Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption) et au Giaba (Groupe intergouvernemental d’Action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest). Pour le professeur associé au Ceds, l’OCLEI est un dispositif très important pour le Mali, comme chaque structure de lutte contre la corruption. Il a souligné que l’Afrique a un problème majeur, la corruption qui empêche son développement. Selon les études, le continent africain perd chaque année des ressources financières qui sont équivalentes à près de 4% du produit intérieur brut public. De 2000 à 2015, il a enregistré plus de 800 milliards de dollars qui sont partis en fumée dans des opérations illicites de toute sorte, notamment dans la corruption. «Si l’Afrique prend à bras le corps ce fléau et résout le problème de la corruption, elle pourra mobiliser, de façon optimale, ses ressources internes, elle n’aura même plus besoin d’aide», a souligné Charles Moumini. A l’issue de cet atelier de renforcement de capacités, les membres du Conseil de l’OCLEI du Mali ont reçu des attestations de participation du Ceds.
Youssouf NDIONGUE