Le développement passera forcément par celui des collectivités locales ou ne le sera pas. Cette assertion servie par un adepte de la décentralisation est en passe d’être traduite avec la mise à la disposition de nouveaux outils mis à la disposition des collectivités dans le cadre de la mise en oeuvre de la Plateforme nationale de Planification locale du Sénégal. La validation politique des différents outils a été faite ce jeudi à l’occasion d’un atelier tenu à Dakar.
Permettre aux collectivités territoriales, d’avoir de meilleures opportunités de lutte contre la pauvreté, tel est l’explication qu’il convient de donner à la mise à la disposition des Collectivités territoriales de nouveaux outils qui s’intègrent harmonieusement dans les processus de planification locale. Selon Ousseynou Touré, “ceci est un travail de coproduction qui a duré deux ans durant lesquels différents acteurs ont pu conjuguer leurs efforts. En effet, il faut comprendre que l’Etat, à travers une collaboration des ministères des collectivités territoriales et celui de l’économie, de la coopération et du plan, de la société civile et des partenaires technique et financier, a permis d’obtenir ce résultat”. C’est donc treize outils qui touchent des dimensions transversales et relatives au changement climatique, au genre, à la nutrition et à la migration couplés à 13 fiches pédagogiques ainsi qu’un référentiel de communication qui seront validés au plan politique par les acteurs institutionnels et territoriaux. Venu présider l’atelier le SG du Ministère des Collectivités Locales, représentant Oumar Gueye a touché du doigt l’épineuse question des défis liés à ces domaines précités. “Par exemple, concernant le changement climatique, dans leurs formats actuels, les processus budgétaires et l’élaboration des plans locaux de développement ne permettent pas d’intégrer suffisamment la dimension “changement climatique”, a reconnu Etienne Turpin. Poursuivant, il fait constater que “le genre, en dépit des acquis obtenus, il est noté que l’égalité des femmes et des hommes dans la vie quotidienne n’est pas encore une réalité dans tous les domaines. Les femmes et les hommes ne jouissent pas encore des mêmes droits dans la pratique marquée par des déséquilibres de genre, notamment dans l’accès aux ressources et services sociaux de base”. Relativement à la nutrition, et nonobstant les multiples efforts notés depuis quelques années, et d’importants acquis permettant au Sénégal d’afficher des taux de malnutrition parmi les plus bas en Afrique Subsaharienne, “des réels défis subsistent encore. Parmi ceux-ci, le renforcement de la contractualisation avec les collectivités territoriales et de la responsabilisation des communautés pour un meilleur portage des questions de nutrition constitue un axe d’un réel enjeu”.
Pour valider ces outils, un test de l’intégration de ces éléments dans les processus de planification a été mené dans les communes de Sinthian Coundara (région de Kolda), de Darou Mousty (région de Louga), de Gamadji Saré et Mery (région de Saint- Louis), de Maka Yop et Dianké Souf (région de Kaffrine) et de Ndiob (région de Fatick). “C’est ainsi que l’atelier national de validation des outils d’intégration des dimensions transversales dans le guide de planification du développement territorial avec l’ensemble des catégories d’acteurs de la décentralisation et du développement territorial est venu à son heure”, se félicite Ouseynou TOURE, Spécialiste en communication et Formation PNDL.
Youssouf NDIONGUE