La vie est ainsi faite. Avec ses chocs endogènes, exogènes. Ses péripéties, les unes plus profondes que les autres. Il est des moments de notre histoire où le seul vœu est de revenir en arrière, revivre intensément des temps forts, partager à nouveau avec les proches de grandes actions de solidarité et d’entraide. C’est ce qui arrive aux proches de Feue Fatoumata DIAGNE plus connue sous le sobriquet de FIFI. De Thiès à Dakar en passant par Guédiawaye, Cité Gendarmerie et Unité 3 des Parcelles Assainies de Keur Massar, endroits où elle a vécu, ils-elles se passent un vocable: l’IRREMPLACABLE.
Des langues qui se délient. En effet, ils-elles affirment : «elle peut être approchée, côtoyée, mais quoique l’on puisse faire, on ne saurait jamais l’égaler. Sa touche est unique; sa démarche intellectuelle toujours innovante; son approche sociale et communautaire toujours symbolique, ont tenu quasiment toutes les personnes qui ont vécu-et qui voudraient encore vivre avec elle. La regarder converser avec des pères et mères de famille de toutes les unités des Parcelles et Jaxaay qui affirment détenir aujourd’hui leurs papiers d’état civil et ceux de leurs enfants grâce à elle.
Selon les propos de Mme SOW Secrétaire Générale du GIE And Bokk Nday Bokk Baay» tout ce que nous savons en tant que structure économique, c’est grâce à Fifi qui nous a fait former en Leadership et en des activités génératrices de revenus (transformations céréales locales-fruits et légumes-savon entre autres). Pour Vieux DIAGNE Formateur «la générosité n’a pas de borne. Appuyée par la Fondation Allemande Rosa Luxemburg, je venais à l’Unité 3 chez elle -où elle avait fait aménager une salle pour initier les femmes de différents groupements en Alphabétisation Fonctionnelle et à l’Informatique…».
Mme LO, Présidente de l’Amicale des Femmes du GSK Mame NDAWA se dit «fière d’être la première femme embauchée, travaillant en étroite collaboration avec ma jumelle FIFI. Elle me demandait toujours mon avis sur d’importantes questions sur lesquelles j’éprouvais beaucoup de plaisir à répondre. Les ambitions de Fifi pour les tous petits étaient très grandes. Elle ne cessait d’innover…». Imam Babacar FALL de l’Unité 9 des Parcelles dira : «Moi ce qui m’a le plus fasciné chez cette Dame, c’est sa piété, son amour pour le Sceau des Prophètes et sa ferveur religieuse. En plus il faisait du culte du travail un sacerdoce. Tous les matins, nous empruntions le même chemin pour nous rendre respectivement au boulot».
Dans ses souvenirs plus ou moins lointains, Baye DIAGNE un de ses frères de THIES : «je retiendrai toujours de Fifi cet être très jovial, entière, généreuse, qui adorait partager avec tout le monde. Ses ami(e)s et promotionnaires de l’Association SOS Nguent, un des plus populaires de la Ville de Thiès ont, il n’y a pas longtemps, témoigné toute leur gratitude à celle qui toute sa vie durant ne cessait de leur apport confort et réconfort.
Madièye MBODJ et Babacar DJIMERA ses camarades de Yoonu Askan WI (Secrétariat Permanent et Section Départementale de Keur Mssar) ont insisté sur la combattivité sans limite de Fifi. Ils ont mis en exergue dans leurs témoignages respectifs l’engagement sans faille de la Lionne de la Banlieue, son intransigeance dans la défense des intérêts des populations, des couches vulnérables en particulier. Son sens du don de soi, son sacrifice pour les populations démunies restera pour eux un des traits caractéristiques de Fifi, y compris dans son ADN. Que dire maintenant de son ami M.KONE qui enseigne la Physique et la Chimie au GSK Mame NDAWA?
Sinon que sa force réside en ceci:«dégueul ndiguelou djeukeureum». Fifi est née pour être toujours première. Elle lègue aux épouses cette ligne de conduite. Dans le contexte du Joub –Joubeul –Joubeunti, où notre pays est à la recherche de valeurs supérieures, Fifi, patrimoine immatériel, peut servir d’exemple pour toutes les générations.