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LE FAUX SCANDALE AKILEE

LE FAUX SCANDALE AKILEE Spécial

Dans l’univers de l’entrepreneuriat technologique, les disrupteurs sont vus comme avant-gardistes mais au Sénégal ils sont avant tout les ennemis des chasses gardées. Une startup sénégalaise vient de l’apprendre à ses dépens. Alors que 2019 fut au Ghana l’année du retour durant laquelle le gouvernement exhortait la diaspora africaine à revenir s’installer et investir en Afrique, elle eut une saveur plus amère pour les fondateurs d’Akilee. Issus de prestigieuses institutions comme Grenoble INP, HEC ou encore Centrale ils ont décidé, après 70 ans d’expérience à eux 3, de créer une solution technologique permettant de digitaliser le réseau électrique et ainsi suivre et optimiser la consommation. La solution fut adoptée par la SENELEC dont AKilee devint une filiale.

 

Cette avancée technologique notable ne fit toutefois pas seulement des heureux, tout un réseau « d’intermédiaires » et pseudos « apporteurs d’affaires » qui se positionnaient comme représentants locaux de groupes étrangers virent leurs rêves de primes et commissions et autres virements en devises voler en éclat. Il leur fallait désormais un coupable. Et le Ministre Makhtar Cissé, directeur de la SENELEC de l’époque fut désigné. L’entreprise de dénigrement allait alors commencer. Soutenue et renforcée par des politiciens froissés par la déclaration récente du Ministre qui disait que « Le débat sur le dauphinat du Président Macky était malsain ». Depuis quelques jours, la coalition de destruction massive est en œuvre.  Cela est d’autant plus perceptible que systématiquement chaque fois qu’il y a une activité conjointe du Président et du Ministre, les attaques reprennent.

 

L’angle d’attaque est celui du contrat. Le contrat de 186 milliards dont il est question ambitionne de réduire les pertes de près de 325 milliards et de réduire les charges d’exploitation de près de 200 milliards sur 10 ans. Soit plus de 500 milliards de gains escomptés sur 10 ans. Ces impacts ne tiennent pas compte du fait que SENELEC est actionnaire à 34% d’AKILEE et que donc toute la valeur créée par AKILEE dans les années à venir reviendra à SENELEC à hauteur de cette participation. C’est une formidable source de diversification des revenus quand on connait le potentiel d’AKILEE.

On parle d’un contrat de 186 milliards en faisant exprès d’occulter quelques points fondamentaux :

o D’abord le fait qu’il s’agisse d’un contrat cadre sur 10 ans pour déployer, installer et exploiter un système de comptage intelligent qui sera constitué à terme, entre autres, de 2 742 600 compteurs et qui s’appuie sur des logiciels développés et appartenant à des Sénégalais (question de souveraineté et de sécurité nationales).

o Ensuite que le projet est financé par AKILEE à hauteur de 85% et que SENELEC bénéficie d’une facilité de remboursement du CAPEX sur 4 ans avec un an de différé, ce qui signifie que le contrat est payé en 14 ans.


o Enfin que les compteurs en question ont été spécifiés pour une durée de vie garantie de 20 ans. Ce qui signifie que le coût de revient d’un compteur, tout équipé, sécurisé et exploité, est d’environ 283 FCFA/mois/compteur. Chaque sénégalais paye une redevance mensuelle de 429 FCFA déjà aujourd’hui pour justement permettre à Senelec de lui installer un compteur, d’exploiter ce compteur et de maintenir ce compteur. Cela signifie que le projet structurant qui a été lancé pour éviter au Sénégal de perdre 1273 milliards FCFA dans les 10 prochaines années, n’a aucun impact financier sur la facture. Au contraire, il va contribuer à baisser la facture en augmentant les revenus de Senelec.

AKILEE a créé à ce jour 87 emplois directs (dont 70% est constitué d’emplois hautement qualifiés Bac+5 et au-delà) et près d’une centaine d’emplois indirects (prestataires installateurs, gardiennage, restauration et divers autres services). L’ambition affichée rien qu’au Sénégal est de créer au moins 750 emplois directs et près de 2500 emplois indirects.

Qu’est-ce qu’AKILEE a apporté à Senelec ? De l’efficacité et des économies. AKILEE a permis de faire économiser à Senelec près de 3 milliards de FCFA depuis 2017. Ces économies pour les projets déjà démarrés sont estimées à près de 40 milliards dans les 10 prochaines. AKILEE a permis de réduire les délais d’approvisionnement des compteurs Woyofal actuels de plus de 75% en passant de 12 mois en moyenne lorsqu’on passe par les appels d’offres à 2,7 mois. AKILEE a permis de supprimer les frais financiers liés à ces transactions.

Qu’est-ce que les nouveaux compteurs vont apporter à la clientèle. Aujourd’hui près de 40% de la clientèle de Senelec est au prépaiement (Woyofal) ; mais nombre de ces clients se plaignent de ne pas pouvoir recharger leurs compteurs à distance et surtout d’avoir à taper un long code de 20 chiffres sur un clavier, de ne pas comprendre réellement l’autonomie dont ils disposent parce que tout le monde n’est pas familier avec le kWh (kilo Watt heure) utilisé pour compter l’énergie. Avec les nouveaux compteurs fournis par AKILEE, baptisés Woyofal+, les clients pourront : suivre leurs consommations depuis n’importe quel endroit au monde, acheter du crédit depuis n’importe où, transférer ce crédit automatiquement au compteur sans taper un seul chiffre, être alertés à distance, quand ils sont hors de chez eux, du crédit qui s’épuise (plus besoin d’être à côté du compteur ou du clavier Woyofal pour entre ou voir l’alarme), voir leur autonomie de consommation exprimé en jours ou en FCFA, ce que tout le monde comprend plus aisément… Définitivement Woyofal+ va transformer l’expérience du client Senelec, sans parler maintenant de la traçabilité qu’il y aura sur la qualité de l’énergie qui est fournie à chaque client (notamment la tension) pour faciliter l’arbitrage en cas de réclamation d’un client sur de potentiels dommage sur les équipements électriques.

Pourquoi il n’y a pas eu appel d’offres ? Parce qu’AKILEE comme toutes les filiales de Senelec (Excellec, Simelec, ERS…) peut signer avec Senelec des contrats dans le cadre de convention réglementés tel que permis par les actes uniformes de l’OHADA. Senelec est une société anonyme à laquelle s’applique ce droit communautaire. Mais le plus important est de se demander s’il y avait une concurrence. 

La réponse est oui, mais précisons tout de suite que toutes les autres sociétés sont étrangères. On peut citer ENEL, HUAWEI, CLOU, SAGEMCOM, ENEDIS, ITRON, EL SEWEDY, CONLOG… Toutes ces sociétés ont en commun de n’avoir jamais voulu passer par un appel d’offres. Elles ont toutes proposé une solution de financement pour une signature en gré à gré alors même que Senelec n’a aucun lien avec eux ; contrairement à AKILEE où elle détient 34% des parts, sans parler encore du fait qu’il n’y aurait aucun transfert de compétences parce que toutes ces sociétés savent que le cœur de ce projet est dans les systèmes et auraient proposé que leurs systèmes soient juste utiliser par Senelec sans aucune propriété locale, encore moins la moindre capacité d’adaptation ou d’évolution locale. 

Cette dépendance représenterait un risque extrême pour le pays. D’ailleurs tous les pays qui ont déployés ces systèmes de comptage intelligents ont toujours gardé le contrôle du système. Et dans ce faux scandale, le Ministre Makhtar Cissé alors DG de la SENELEC avait fait le choix fort de la Préférence Nationale.

 

 

 

 

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