La FACS exige la démission du Ministre Alioune SALL, pour une gouvernance responsable du secteur des médias**
Le Bureau Exécutif national de la Fédération des Acteurs de la Communication et de l’information du Sénégal (FACS) s’est réuni le vendredi 11 Octobre à Dakar pour examiner la situation actuelle des entreprises de presse et des travailleurs des médias et se pencher sur les propositions de solutions préconisées par la tutelle pour faire face à ces difficultés en particulier, la mise en place d’une commission d’examen et de validation des demandes d’enregistrement des entreprises de presse.
*Des difficultés persistantes des entreprises de presse et des travailleurs*
Sur la situation des entreprises de presse et des travailleurs du secteur des médias, le Bureau a constaté pour s’en désoler des difficultés économiques graves et persistantes ayant entrainé des fermetures d’entreprises, des arrêts techniques de travail, des cessations momentanées d’activités et de nombreux licenciements pour motifs économiques avec comme conséquence, une précarisation accrue de la situation sociale des travailleurs du secteur et une paupérisation de masse des acteurs. Cette situation extrêmement difficile des entreprises de presse et de leurs travailleurs qui a démarré depuis Mars 2021 avec la crise politique et ses conséquences désastreuses sur l’environnement économique des médias, se poursuit et s’est même aggravée contre toute attente et malgré le changement de régime.
Pour la FACS, les nouveaux facteurs d’aggravation des difficultés des entreprises de presse sont essentiellement liés aux mesures prises par les nouvelles autorités : le harcèlement fiscal, la suspension des conventions signées par les entreprises de presse avec les sociétés publiques, le blocage volontaire du paiement de la subvention annuelle d’appui à la presse et le clair-obscur du Ministre des finances et du Budget sur ce sujet quand il avait reçu la délégation du CEDPS. Ces mesures portent préjudice autant aux médias que les nouvelles autorités considèrent comme étant hostiles à leur politique qu’aux médias qui ont payé un lourd tribut pour leur accession au pouvoir dans le cadre de leur participation aux combats démocratiques de préservation des libertés individuelles et collectives sous l’ancien régime.
* *Une gestion cavalière et solitaire du secteur*
Comme toute réponse à toutes ces difficultés, la tutelle Ministérielle n’a rien d’autre à proposer aux acteurs et sans aucune concertation, que l’instauration d’une Commission en charge de l’examen et de la validation des demandes d’enregistrement des entreprises de presse dont le travail va se baser sur les données d’une plateforme en ligne qui n’est même pas encore au point techniquement depuis son lancement alors que les entreprises de presse s’étaient déjà enregistrées auprès du Ministère entre fin 2022 et début 2023, un enregistrement institué par arrêté ministériel à l’époque.
Cette décision cavalière et incohérente de la tutelle qui fait fi de la continuité de l’Etat et l’attitude va-t’en guerre du nouveau Ministre Alioune Sall à l’égard des acteurs du secteur, son manque de considération à leur égard, sa méconnaissance de la structuration et du fonctionnement des entreprises du presse sénégalaises et de leurs priorités, sa gestion solitaire du secteur, sont autant de faits qui le disqualifient dans la recherche de solutions aux difficultés que rencontrent les acteurs du secteur. Sa fuite en avant dans la prise en charge des nombreuses préoccupations des acteurs, son interprétation erronée du code de la presse, et son refuge derrière un code complétement dépassé par l’évolution du secteur des médias montrent bien qu’il est mal placé pour conduire les réformes nécessaires à l’assainissement du secteur qui ne peut se faire sans l’implication des acteurs du secteur.
Le Bureau de la FACS est arrivé à la conclusion que l’instauration de cette commission qui ne compte aucun membre d’association de la presse dans sa composition, ce qui est aux antipodes des principes de transparence et d’inclusion, est une vraie fausse réponse à de vrais problèmes parmi lesquels l’assainissement du secteur à travers des mesures administratives n’est et ne saurait être qu’un seul élément parmi les nombreuses mesures urgentes à prendre.
*Pour d’une gouvernance responsable du secteur*
Pour une gouvernance plus responsable du secteur, la FACS estime que le Ministre Alioune Sall doit démissionner car il est en train de passer à côté de la plaque dans la gouvernance du secteur en ignorant dans ses prises de décision les vraies préoccupations et urgences des entreprises et acteurs du secteur qui ont pour noms : déblocage de la subvention annuelle d’appui aux entreprises de presse, résolution des difficultés de paiement d’impôts de certaines entreprises, accompagnement à la formalisation des entreprises de presse qui sont à plus de 97% des entreprises informelles à l’image du reste du tissu économique sénégalais, protection sociale des travailleurs des médias, gestion transparente, équitable et inclusive du FADP et sa réforme, révision et toilettage du code de la presse devenu caduque en accusant un retard de presque deux décennies entre sa phase d’élaboration (qui a duré presque dix ans), de vote à l’Assemblée Nationale (2017) et de prise des premiers décrets d’application (2021).
Le Bureau Exécutif de la FACS tiendra très prochainement une conférence de presse pour décliner ses propositions de solutions à la crise profonde que connait le secteur de la presse et invite d’ores et déjà le Président de la République M. Bassirou Diomage Faye et son Premier Ministre M. Ousmane Sonko, à prendre toute leur responsabilité afin de confier la tutelle du secteur de la communication à l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et d’inclure parmi les projets de loi à initier, la révision du Code de la presse pour l’adapter à l’évolution du secteur et en extirper les mesures liberticides qui entravent la liberté de presse.
Contacts utiles :
- Le Président de la FACS : Maguette Diaw 77 093 05 49
- Le Secrétaire Général de la FACS : Bacary SEYDI 77 410 46 78
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