(Déclaration) Dakar et sa banlieue connaissent depuis plusieurs mois une perturbation dans l’alimentation en eau potable. Cette situation n’est pas sans précédent.
Pour rappel, en 2013, la panne d’une conduite de l’usine de Keur Momar Sarr, avait assoiffé la région de Dakar pendant plus de trois semaines.
Ces dysfonctionnements récurrents, dans la continuité du service fourni, auxquels s’ajoutent les ruptures presque systématiques dans certains quartiers de Dakar, ne sont pas sans conséquence grave sur la vie quotidienne des populations. Ils conduisent ces dernières à recourir à d’autres sources d’approvisionnement en eau à la qualité douteuse, avec tout ce que cela implique en termes d’hygiène et de risques pour la santé publique surtout en cette période de chaleur torride.
La pénurie oblige les populations à consacrer une grande part de leur temps, de leur énergie et également de leur pouvoir d’achat à chercher à s’approvisionner dans des conditions très difficiles ayant même des conséquences dans leurs activités sociales.
Contrairement à l’expérience de 2013 due au retard dans le renouvellement des installations, la présente pénurie que vivent Dakar et sa banlieue, est essentiellement imputable à un déficit d’anticipation des besoins hydriques des populations, par les autorités compétentes dans la gestion du service public de l’eau.
Il est à noter que cette situation ne se limite pas qu’à Dakar. Dans les régions comme Kédougou, les populations ont fini par se résigner à l’indisponibilité du liquide précieux pendant une certaine période de l’année.
Le Forum Civil considère que la présente situation est inacceptable au moment où l’accès à l’eau est reconnu comme un droit fondamental au moment où les pouvoirs publics sénégalais déclarent avoir atteint largement les OMD, en ce qui concerne l’eau.
En effet, le 28 juillet 2010, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté une résolution sur le droit de l’homme à l’eau et à l’assainissement par laquelle elle met l’accent sur l’importance que revêt l’accès équitable à l’eau potable et l’assainissement, faisant de cet accès une partie intégrante de la réalisation de tous les droits humains.
Par conséquent, le Forum Civil regrette et déplore cette situation, et condamne fermement cette attitude habituelle des autorités consistant à réagir tardivement aux problèmes des citoyens plutôt qu’à les prévenir en vue de leur apporter les meilleures solutions. Dans la même veine, le Forum Civil déplore les retards constatés dans les investissements et dans la disponibilité des infrastructures à temps pour faire face à la demande croissante des populations.
Le Forum Civil invite l’Etat à situer les responsabilités et à prendre des mesures fortes afin de mettre fin à de tels manquements graves et récurrents.
Le Forum Civil invite les autorités à renforcer toutes les dispositions nécessaires afin de soulager définitivement la souffrance des populations.
Le Forum Civil appelle à une meilleure harmonisation entre les ministères dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques. Particulièrement, les plans directeurs d’urbanisme et d’aménagement des territoires doivent être mieux articulés aux politiques de développement du secteur Eau-Assainissement-Electricité, et inversement.
Il est également grand temps que la responsabilité des délégataires exploitant les installations d’alimentation en eau potable soit engagée en cas d’interruption ou carence par un Comité de régulation à l’image de ce qui existe dans le secteur de l’électricité et ayant en outre les prérogatives du Comité interministériel de suivi et d contrôle.
Les usagers pourraient s’adresser à ce Comité de régulation pour faire prévaloir leurs droits.
Pour un Sénégal où l’accès équitable à l’eau potable et à l’assainissement demeure une réalité partout !
Pénurie d’eau : le Forum civil dénonce un déficit d’anticipation
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