Qui sont ces personnes de couleur blanche (excusez de la précision) aux alentours du palais de la République en train de faire du sport, alors qu’en pleine période de lutte contre le Covid, c’est interdit aux sénégalais bon teint ? Cette image ne passe pas inaperçue surtout qu’en ce lieu précis, il est pratiquement interdit d’y mener une quelconque activité. Et donc, si pour certains, elle est autorisée, le mouvement ‘Maa beug sama réw‘’ dénonce une politique discriminatoire de poids deux mesures. Awa Thiam la présidente de ladite organisation interpelle alors le Ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome pour que les sénégalais ne se sentent étrangers dans peur propre pays.
C’est donc un rappel bien formulé que Awa Thiam a servi aux autorités de ce pays. « Certains usagers de la plage n’y viennent pas pour leur propre plaisir, ils sont justement là pour des séances de rééducation sanitaire ou pour des raisons de prescription médicale, car soufrant de problèmes de nerfs ou de ruptures de ligaments. Par conséquent, au-delà du sport, c’est une raison bien fondée qui les y amène, et donc si on nous interdit l’accès aux plages et qu’on l’autorise à d’autres, surtout s’ils sont d’une autre couleur, loin de nous l’idée d’un esprit de ségrégation raciale, on se pose légitimement cette question de deux poids deux mesures ». En effet, poursuit la leader de ‘’Maa beug sama réw’’, « chacun peut faire ses propres observations : les sénégalais de peau noire et ceux de peau blanche ne sont pas traités à la même enseigne. Ce sont ces derniers qui vaquent à leurs occupations et leurs loisirs au Lagon Ecurie Océanium Union, situé derrière le palais de Macky. Là, même certaines salles de sport sont ouvertes parce qu’elles appartiennent à des personnes de couleur blanche, qu’ils soient des sénégalais, français ou libanais. Mais, tout ça, sous les yeux des sénégalais qui sont impuissants : ‘’dou deugue dou yone’’ », fustige Awa Thiam qui décrète : « Nous n’allons pas subir ces années d’esclavage et de colonisation. Aujourd’hui, le temps de subir une autre injustice causée par le complexe de nos frères de sang est révolu. Nous refusons de nous sentir étrangers chez nous ».
En tant que sportive de haut niveau dans une discipline très sélect, « nous voudrions profiter de cette période de froid où il n y’a pas pratiquement pas de rassemblement dans les plages pour nous adonner aux entrainements. Mais quand on l’interdit, ces sénégalais qui ont eu l’honneur de porter les couleurs du Sénégal, ont gagné des trophées et ont défendu avec honneur leur pays se sentent pénalisés », dit Awa Thiam.