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DU PARTI SOCIALISTE : des enjeux de survie au compromis Serigne Mbaye THIAM (Par Niokhobaye Diouf)

DU PARTI SOCIALISTE : des enjeux de survie au compromis Serigne Mbaye THIAM (Par Niokhobaye Diouf) Spécial

L’exigence d’une reconstruction structurelle

« Le Parti Socialiste sénégalais se distingue des autres formations socialistes de sa génération, en ce qu’il est une idée de génies politiques, une lumière en son temps, et aujourd’hui un esprit ».

Le PS est une machine complexe, la conduire fait appel à une expertise collective, des générations de socialistes l’ont bien souvent mené à son meilleur port, en étant au pouvoir ou en dehors. Si on demeure sûr que son substrat inaltérable défiera le temps et résistera de différentes manières aux épreuves politiques des générations qui l’incarneront, on reste tout autant sûr que seuls des socialistes aguerris, dotés d’intelligence politique indispensable, seront à même de contrôler l’arme politique transformationnelle qu’il constitue.

Par ailleurs, les revers électoraux souvent évoqués à juste titre par certains militants, ne sont guère une fatalité pour nous autres, Jaurès déclarait déjà en 1889 au lendemain d’une forte débâcle des socialistes aux législatives : « l’idée socialiste n’est point liée à l’organisation actuelle du parti… elle est beaucoup plus forte et beaucoup plus vaste que celle-ci ». C’est dire que loin s’en faut, nous ne sommes pas au crépuscule de notre histoire, n’en déplaisent à certains spéculateurs politiques, bien souvent trop hâtifs dans leurs prédictions laborieuses et pessimistes à l’endroit du Parti socialiste. En vérité, il s’agit pour nous d’impulser le sursaut que les cadres appellent de leurs vœux. Mais qui pour incarner cette rupture ?

  • Quelle offre politique socialiste pour les générations futures ?

Je l’ai souvent relevé dans mes publications, l’urgence pour nous doit être de concevoir une offre politique authentiquement socialiste.Les assises nationales souvent revendiquées, restent une intégration ponctuelle d’idées politiques pour une rupture d’avec une gouvernance libérale, qui venait de décimer les sacrosaintes valeurs républicaines qui avaient fondé les piliers de notre nation.

Depuis, la réalité politique du pays a évolué, les enjeux sont ailleurs.Quelles réponses à travers nos lunettes de gauche avons-nous sur des sujets aussi interpellatifs que le chômage, l’employabilité des jeunes, l’économie extravertie et pervertie par l’écologie, les changements climatiques avec leurs corolaires, les énergies extractives etc. Tous ces sujets sur lesquels nous sommes restés inaudibles, malgré toutes les conclusions de nos rares instances qui présentent sans cesse de façon sibylline une situation favorable. Nous pouvons continuer de ripoliner sur nos façades, mais, il n’en demeure pas moins que le Parti va mal !

  • « Benno BokYakar » …

Quel bilan tirons-nous de la grande et longue coalition au sein de-laquelle nous nous exprimons ? A mon sens, ce fut l’une des plus grandesdynamiques et intelligences politiques réalisées ces dernières décennies, le Benno a transformé de nombreux défis, et nous devons en être fiers et continuer de l’influencer de façon positive. Cela-dit, la coalition ne doit pas prendre le dessus sur la vie et l’avenir de notre parti, après tout, c’est avec des partis forts que l’on faitde fortes coalitions.

Ce n’est pas au président Macky SALL de présider à la destinée de notre Parti. Si nous prêtons le flanc, c’est tout naturellement que l’APR incarnera sa suprématie sur les autres partis. C’est à NOUS d’assumer notre destin, en imprimant notre souveraineté à chaque fois que de besoin. Nos participations aux différents gouvernements ont été entre autres, l’occasion de mettre en évidence la qualité de nos ressources humaines, et ainsi montrer à la face du pays, la force de proposition de notre personnel politique et nos capacités indéniablesà gouverner le Sénégal.

  • Pourquoi un compromis SMT ?

D’abord, le camarade Serigne Mbaye THIAM est un choix récurrent du SG Ousmane Tanor DIENG, il en a incarné le dauphin jusqu’à son rappel au Seigneur, aux yeux de tous. C’est donc aujourd’hui, avec convenance et cohérence politique qu’il devrait en revendiquer l’héritage.

Ensuite, c’est un homme qui a fait ses preuves au sein du parti, en exécutant de forts belles manières toutes les missions que le parti lui a toujours assignées. Son talent n’est plus à démontrer ! il est crédité du respect et de la reconnaissance de ses pairs.

Au sein des différents gouvernements, il a toujours fait montre de courage, d’expertise, de droiture, de générosité vis-à-vis de ses camarades et surtout d’humilité (un peu trop à mon goût), nous devons en être fiers. En écrivant ces mots je ne pense pas faire dans un exercice de laudation ou d’adulation, encore moins dans un projet de prosélytisme politique en sa faveur, c’est qu’il est incontestablement l’un des meilleurs d’entre nous aujourd’hui.

Ces détracteurs qui versent dans leurs logorrhées d’invectives, auxquelles il ne répond jamais, perdurant si tristement dans leur anachronisme exacerbé. Ils devraient savoir qu’un gouvernement est plus sérieux que du ‘’ôtes toi que je m’y mette’’. D’ailleurs, je n’ai jamais adhéré à l’idée de quotas de parti au gouvernement sur fond de désignation du chef ou de la cheffe de parti.

Le chef de l’Etat doit garantir l’absolue transformation des secteurs qu’il confie aux hommes, qu’il juge à même de les prendre en charge, parce que c’est lui qui rendra des comptes au peuple à la fin. Je reste persuadé que si SMT est reconduit au ministère de l’eau et de l’assainissement, pour l’avoir côtoyé dans cette tutelle, c’est beaucoup pour son approche, sa méthode et les qualités dont il a fait montre dans la prise en charge de ses missions.

Enfin, de sa génération, le camarade Serigne est certainementcelui qui pourrait être un compromis intergénérationnel pour une transition à moyen terme, en opérant les réformes nécessaires et urgentes à l’émergence de notre parti. Au sortir de son séminaire, le parti devra arrêter un agenda ferme de transition, avec des modalités de restructurations, nous ne pouvons plus continuer dans ce coupable silence, qui nous installe dans un danger de fonte progressive. Nos textes ne nous sortiront pas de cette impasse, nous devons nous réinventer, ici et maintenant, parce que l’action ponctuelle et éclairée est notre seul salut !

Niokhobaye DIOUF

Membre du bureau politique du PS

SG de la coordination socialiste de Fatick

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