En créant en novembre 2011 le Mouvement Citoyen « Aar Sénégal » (un reportage de Walf
TV de novembre 2011 pourrait facilement le prouver en cas de doutes) avec la participation
De beaucoup de Chefs de village du Département de Foundiougne, nous avions comme
Modeste ambition de contribuer à mettre en exergue la nécessité absolue de sauvegarder
Tous ensembles notre patrimoine commun qu’est le Sénégal.
Sauvegarder le Sénégal comme pays havre de paix devrait être la préoccupation principale de
Tous les citoyens, qu’ils ambitionnent d’exercer des responsabilités politiques au nom du
Peuple Sénégalais, ou simplement y vivre, en hommes ou femmes libres, égaux, heureux et
fiers d’être Sénégalaises ou Sénégalais.
Ce bien commun qui nous a été légué par nos ancêtres, il est de notre responsabilité
d’œuvrer à le rendre meilleur pour le transmettre aux générations futures, celles qui vont
poursuivre le combat pour un Sénégal prospère et démocratique, où chacun pourra
s’épanouir et se réaliser pleinement.
Avant d’en venir à ce qui m’a poussé à m’adresser à vous par cette contribution, je voudrais
que vous me permettiez, de faire à un emprunt à certains passages de notre très belle
Constitution, que nos brillants Constitutionnalistes ont rédigée, et que les Sénégalaises et
Sénégalais ont approuvé par référendum.
Cette Constitution stipule dans son PREAMBULE :
« Le Peuple du Sénégal souverain, PROFONDEMENT attaché à ses valeurs culturelles
fondamentales qui constituent le ciment de l’unité nationale ; CONVAINCU de la volonté de
tous les citoyens, hommes et femmes, d’assumer un destin commun par la solidarité, le
travail et l’engagement patriotique ; CONSIDERANT que la construction nationale repose
sur la liberté individuelle et le respect de la personne humaine, sources de créativité ;
CONSCIENT de la nécessité d’affirmer et de consolider les fondements de la Nation et de
l’État ; ATTACHE à l’idéal de l’unité africaine : AFFIRME : son adhésion à la Déclaration des
Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et aux instruments internationaux adoptés par
l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de l’Unité africaine, notamment la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 décembre
1979, la Convention relative aux Droits de l’Enfant du 20 novembre 1989 et la Charte
africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981 ; son attachement à la
transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques ainsi qu’au principe de
bonne gouvernance ; sa détermination à lutter pour la paix et la fraternité avec tous les
peuples du monde; PROCLAME : le principe intangible de l’intégrité du territoire national et
de l’unité nationale dans le respect des spécificités culturelles de toutes les composantes de
la Nation ; l’inaltérabilité de la souveraineté nationale qui s’exprime à travers des procédures
et consultations transparentes et démocratiques ; la séparation et l’équilibre des pouvoirs
conçus et exercés à travers des procédures démocratiques ; le respect des libertés
fondamentales et des droits du citoyen comme base de la société sénégalaise ; le respect et
la consolidation d’un État de droit dans lequel l’État et les citoyens sont soumis aux mêmes
normes juridiques sous le contrôle d’une justice indépendante et impartiale ; l’accès de
tous les citoyens, sans discrimination, à l’exercice du pouvoir à tous les niveaux ; l’égal
accès de tous les citoyens aux services publics ; le rejet et l’élimination, sous toutes leurs
formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations ; la volonté du Sénégal d’être un
État moderne qui fonctionne selon le jeu loyal et équitable entre une majorité qui
gouverne et une opposition démocratique, et un État qui reconnaît cette opposition
comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon
fonctionnement du mécanisme démocratique »
Ainsi, il est clairement inscrit dans cette Constitution que nous ambitionnons de lutter pour
la paix et la fraternité avec tous les Peuples du monde.
Mais comment pourrions lutter pour la paix et la fraternité, avec tous les peuples du monde,
quand nous en sommes incapables dans notre propre pays et pour nous-mêmes ? Comment
affirmer vivre notre solidarité quand chaque occasion est saisie pour inciter une frange de la
population à un déchainement de violence, de destruction et d’affrontement, entrainant la
mort de jeunes qui ne demandaient qu’à vivre et au nom de qui nous prétendons travailler.
Au vu des évènements survenus de 2011 à 2023, force est de constater que le Sénégal est
traversé par des conflits récurrents qui ont entrainé beaucoup trop de pertes en vies
humaines, plongeant des familles dans la détresse et dans l’angoisse de lendemains
incertains. Nous constatons que le Sénégal n’est plus cette terre de dialogue et d’âpres
négociations, tant chantée par ceux qui viennent nous rendre visite pour apprendre de nous
la convivialité et la terranga sénégalaise
Ces morts pour assouvir des ambitions politiques, rien ne pourra jamais les justifier. La vie
d’un homme ou d’une femme est-elle moins importante pour la société que les ambitions
politiques ou égos surdimensionnés de nos hommes politiques. La conscience humaine
pourrait-elle se satisfaire de l’exercice du pouvoir acquis en marchant sur le cadavre de nos
jeunes ?
Nos hommes politiques doivent apprendre que c’est Allah SWT qui donne le pouvoir, et qu’Il
le donne à celui qu’Il a choisi et au moment qu’Il a choisi ; Ils doivent comprendre, comme il
est si bien stipulé dans notre Constitution, que la Souveraineté appartient au Peuple. Ils se
doivent de conquérir le pouvoir par la voie démocratique des élections, à partir d’une vision
et d’un programme, le bulletin de vote de chaque citoyen et non par la terreur.
Nos hommes politiques doivent comprendre qu’ils ne sont que ce la société sénégalaise a
produit à un moment donné de son histoire ; qu’ils ne sont ni meilleurs ni pires que les
autres membres de la société, et qu’aucune personne sur cette terre n’est irremplaçable, à
quelque station qu’elle puisse être.
La disparition des « pères » fondateurs de notre Nation, religieux ou politiques, en est une
parfaite illustration. La vie ne s’est pas arrêtée après eux, le Sénégal a continué d’avancer vers
son avenir.
L’histoire de l’humanité ne s’est pas arrêtée parce que les Prophètes, les Empereurs, les Rois,
les Grands penseurs ou autres hommes, ayant profondément marqués de manière indélébile
leur passage sur cette terre, ont été rappelés par Allah SWT. Leurs enseignements et leurs
œuvres continuent de nous éclairer, la terre continue de tourner et les États de fonctionner.
Que pèse un homme par rapport à tout un peuple ?
Revenons sur certains passages de notre belle Constitution qui permettent de mieux poser le
débat sur la validité ou non des candidatures à l’élection présidentielle de 2024, bien que la
réponse à cette question relève exclusivement du pouvoir de notre Cour Suprême qui dira le
Droit le moment venu.
« Article 3 La souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l’exerce par ses
représentants ou par la voie du référendum. Aucune section du peuple, ni aucun individu, ne
peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté ……. Tous les nationaux sénégalais des deux
sexes, âgés de 18 ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, sont électeurs
dans les conditions déterminées par la loi.
DES DROITS ET LIBERTES FONDAMENTAUX ET DES DEVOIRS DES CITOYENS »
« Article 7 La personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’État a l’obligation de la
respecter et de la protéger. Tout individu a droit à la vie, à la
Article 8 La République du Sénégal garantit à tous les citoyens les libertés individuelles
fondamentales, les droits économiques et sociaux ainsi que les droits collectifs. Ces libertés
et droits sont notamment : les libertés civiles et politiques : liberté d’opinion, liberté
d’expression, liberté de la presse, liberté d’association, liberté de réunion, liberté de
déplacement, liberté de manifestation, les libertés culturelles, les libertés religieuses, les
libertés philosophiques, les libertés syndicales, la liberté d’entreprendre, le droit à
l’éducation, le droit de savoir lire et écrire, le droit de propriété, le droit au travail, le droit à
la santé, le droit à un environnement sain, le droit à l’information plurielle, Ces libertés et ces
droits s’exercent dans les conditions prévues par la loi.
Article 10 Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la
plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à
l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public.
Article 27 Article premier de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant
révision de la Constitution (JORS, numéro spécial 6926 du 07 avril 2016, p. 505), article
modifiant et remplaçant l’article 27.
« La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer
plus de deux mandats consécutifs ».
J’ai à dessin souligné cette dernière partie que j’ai empruntée à la Constitution et qui est au
cœur de tous nos problèmes.
Est-ce involontairement ou à dessin que nos « brillants rédacteurs » ont inscrit fait précéder
un principe fondamental « Nul ne peut exercer plus de deux (2) mandats consécutifs » par
une précision sur la durée du Mandat, qui aurait pu être changée à tout moment par un vote
des deux tiers des membres de l’Assemblée Nationale, sans aucune conséquences sur la vie
démocratique de notre peuple ?
ADVERSAIRES MAIS PAS ENNEMIS
L’histoire politique de notre Nation nous montrent qu’à plusieurs reprises de « Grands
Hommes, Blaise DIAGNE, SENGHOR, Lamine GUEYE, Abass NDAO, Mamadou DIA et leurs
compagnons pour ne citer que ceux-là » se sont affrontés sur le terrain politiques, mais
jamais jusqu’à se considérer comme des ennemis à abattre physiquement.
Il est encore temps de revenir à la raison, de s’assoir et discuter des divergences politiques,
s’il y en a, et d’avancer dans la construction d’un avenir commun que nous devons aux jeunes
de maintenant et aux générations futures.
Il est encore temps, en répondant à l’appel au dialogue lancé par Monsieur le Président de la
République, sans poser des préalables pour y participer si vous êtes mus par l’intérêt
supérieur du Sénégal, avec comme seul objectif d’arriver à trouver un consensus pour
assurer la participation de tous ceux qui souhaitent compétir, à la condition de pouvoir
disposer d’une caution financière pour couvrir une partie des frais d’organisation des
élections.
Il est normal que le budget de l’État n’ait pas à supporter tous les frais engagés pour assurer
la participation d’un nombre élevé de candidats, quand bien même certains savent dès le
départ, ne pouvoir recueillir que d’infimes pourcentages de voix.
Il ne s’agit pas d’être hypocrites et de faire table rase de tout ce qui s’est produit ces
dernières années, comme par magie. Il s’agit simplement, comme l’ont fait les Sud-Africains
sous la claire direction du Grand Nelson MANDELA, après une analyse des causes et effets
des évènements qui se sont produits et conduits à la crispation du débat politique, de tracer
la voie pour un apaisement des tensions.
Seul cet apaisement permettrait qu’enfin la confrontation d’idées et de programmes, qui
devraient être les seuls paramètres pour prétendre diriger notre destin en tant que Nation,
se déroule dans la sérénité, pour éclairer le choix des électrices et électeurs.
Nous devrions apprendre que la parole des hommes politiques reste bien souvent une
parole, et qu’à ce titre, elle ne peut être prise comme un engagement, hors du contexte dans
lequel elle a été prononcée. La parole s’envole, les écrits restent est une maxime à méditer.
Parmi les problèmes qui doivent trouver impérativement une réponse pour avancer, citons :
1) L’association entre un principe fondamental, « Nul ne peut exercer plus de deux (2)
mandats consécutifs » à une précision superflue, fait que juridiquement un premier
Mandat de 10, 7 ou 6 ans n’est plus considéré comme Mandat puisque que seul un
Mandat de 5 ans est pris en compte pour être éligible à concourir à l’élection
présidentielle.
2) Comme le stipule la Constitution « Article 7 La personne humaine est sacrée. Elle est
inviolable. L’État a l’obligation de la respecter et de la protéger. Tout individu a droit à
la vie, à la liberté, à la sécurité, au libre développement de sa personnalité, à
l’intégrité corporelle notamment à la protection contre toutes mutilations
physiques. Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les
femmes sont égaux en droit »
Comme nous pouvons le lire, tous les êtres humains sont égaux en droits et sont protégés
par la Constitution du Sénégal.
A ce titre, personne ne peut se prévaloir de droits supérieurs aux autres, personne ne peut
se soustraire au jugement des Tribunaux en cas de conflit entre citoyens. Personne ne peut
non plus être condamnée sans que des preuves irréfutables n’aient été produites devant les
Tribunaux appelés à dire le droit pour assoir sa culpabilité.
Ceci étant dit, que faire pour débloquer la situation actuelle ?
Entre personnes de bonne volonté et avec l’aide de nos chefs religieux, une large
concertation devrait pouvoir se tenir pour que chacun des acteurs de la scène politique fasse
son autocritique et son mea-culpa, et demande pardon aux personnes à qui un tort a été
causé, volontairement ou involontairement, que chacun assume sa part de responsabilité
dans les évènements actuels.
La Constitution reconnaissant le droit de tous citoyens de plus 35 ans à se présenter à
l’élection présidentielle, les clauses pouvant restreindre ce droit fondamental devraient, dans
le cadre de ce dialogue être complétement levées, parce que restreignant la liberté
fondamentale à concourir à l’élection présidentielle.
Nous implorons tous les jours le pardon d’Allah SWT, et Allah SWT nous accorde son pardon,
alors pourquoi les parties meurtries qui ne sont que des créatures, ne pourraient-elles
pardonner, si la demande de pardon est sincère ?
Ainsi, nous pourrions aborder le problème de l’élection présidentielle et de la participation
de tous les candidats.
Il me semble que la meilleure chose, que les politiques devraient faire, serait de laisser le
peuple Sénégalais choisir librement, le meilleur candidat, à qui il souhaite confier la conduite
des affaires du pays. Puisque la Souveraineté appartient au peuple, les Candidats devraient
pouvoir, dans la paix et la concorde, présenter aux électrices et électeurs leur programme de
Gouvernement, décliner leurs ambitions pour le Sénégal et nous dire comment ils comptent
financer leurs promesses et laisser le Peuple Souverain prendre sa décision sereinement.
Hommes politiques, gardez à l’esprit que nous ne sommes pas éternels, que le Sénégal
restera le Sénégal bien après notre mort, que ce que nous avons de mieux à faire, c’est
d’œuvrer à laisser un souvenir impérissable de notre passage sur cette terre dans la mémoire
des générations futures.
Puisse Allah SWT répandre sur le Sénégal et sur la terre entière la paix, la concorde et la
fraternité entre les peuples.
Humblement
Amadou KANE
Aar Sénéga