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Bâtir notre révolution institutionnelle et administrative

Bâtir notre révolution institutionnelle et administrative Spécial

Bâtir notre révolution institutionnelle et administrative 

 

Notre entreprise patriotique de transformation nationale a besoin d’une gouvernance en totale rupture avec notre tradition administrative et institutionnelle depuis les indépendances. 

 

Nous allons mettre en place la séparation effective des pouvoirs, une gouvernance de transformation économique, sociale et culturelle, transparente, ayant une pratique réelle de reddition des comptes, une culture d’élaboration, de mise en œuvre, de suivi de performance des programmes et un leadership transformationnel. 

 

Cette révolution se fera à partir de plusieurs réformes structurelles dont certaines sont citées ci-dessous. 

 

1. La formation et le recrutement des personnels de l’administration. 

 

La réforme aura pour but de transformer radicalement la qualité, la pertinence, la performance et le leadership de tous les agents de l’État en vue d’atteindre les objectifs d’un service public de proximité, performant, disponible, innovant et capable d’inventer les solutions pour mieux servir la population, l’accompagner et la pousser au dépassement pour accélérer l’atteinte de son bien-être. 

 

C’est pourquoi la réforme touchera aux modalités de recrutement, aux programmes et aux méthodes de formation, aux modalités de promotion, à la sécurité sociale et de l’emploi, aux émoluments, aux incitations, à la retraite, etc. 

 

Une école par exemple comme l’École nationale d’Administration (ENA) sera complètement reformée dans ses missions, ses modalités de recrutement, ses programmes et ses méthodes pédagogiques. 

 

Face à la pénurie de compétences dans le domaine de l’élaboration de politiques publiques, leur mise en œuvre, leur suivie et évaluation, un recrutement initial sur concours et une formation de niveau international se fera pour doter les structures de l’État d’un personnel capable de mener à bien les transformations indispensables à la construction de notre entreprise patriotique de transformation nationale. 

 

Nous allons mettre en marche la révolution du passsge de la culture du discours, du verbe, de la palabre, à celle de la délivrance de résultats palpables, mesurables en toute transparence, dans le délai imparti, en adéquation avec les objectifs initiaux fixés. 

 

Une grande révolution copernicienne sera la généralisation du recrutement sur concours, après appel à candidature, sur tous les postes ouverts par la Fonction publique. 

 

2. Le top management de l’État

 

Il est impossible d’atteindre les résultats attendus sans un personnel de qualité et approprié, à tous les niveaux, particulièrement au niveau du top management de l’État. 

 

C’est pourquoi pour rompre le cercle vicieux du népotisme et de la corruption des mesures osées mais très appropriées seront prises : il sera procédé à un audit complet de la gouvernance et des structures de l’État. Les recommandations seront mises en œuvre sans délai. 

 

Les directeurs généraux des sociétés nationales seront des Sénégalaises ou des Sénégalais recrutés sur concours, après appel à candidature, et assujettis à un contrat de performance. 

 

3. Le renforcement des institutions 

 

La séparation des pouvoirs doit être la clé de voûte du fonctionnement de nos institutions. Elle doit être conjuguée avec la mise dans les meilleures conditions de chaque institution pour la réalisation de ses missions. 

 

La fonction de Président de la République sera incompatible avec celle de dirigeant d’un parti politique ou de coalition de partis politiques. 

 

À la place du Président de la République, c’est le magistrat le plus ancien dans le grade le plus élevé qui présidera le Conseil supérieur de la Magistrature. Cette décision assurera non seulement la séparation effective des pouvoirs entre l’exécutif et la justice mais rendra toute sa dignité à la magistrature. Cette mesure sera accompagnée par d’autres mesures de réforme de la justice pour assurer son indépendance et renforcer sa crédibilité. 

 

L’Inspection général d’État (IGE) en plus du rapport qu’elle remet au Président de la République devra remettre une copie du rapport au Procureur général de la République. Ce dernier n’aura plus la possibilité de tenir sous le coude des rapports provenant de l’IGE, de l’OFNAC et de la Cours des Comptes, il aura l’obligation de leur donner une suite judiciaire.

 

Nous créerons un Parquet financier avec toutes les prérogatives pour compléter notre dispositif judiciaire et de contrôle. 

 

Le Gouvernement conduit par un(e) Premier(e) Ministre aura au plus vingt (20) ministres avec une double parité homme/ femme et adulte/jeune. 

 

Le Président de la République pour nommer un ministre devra soumettre sa nomination pour avis à l’Assemblée nationale qui doit après une audition publique émettre un avis qui lorsqu’il est défavorable oblige le Président de la République à surseoir à cette nomination. 

 

Il en sera de même pour les directeurs généraux ou les fonctions équivalentes. 

 

C’est un changement radical qui met en avant la compétence et l’expérience. Cette nouvelle pratique aura un impact positif sur l’émergence d’une culture de compétence et de résultat à la place du népotisme et des nominations partisanes qui plombent l’État et son fonctionnement. 

 

Ce sont des décisions de rupture, un saut qualitatif de plein pieds dans la modernité que nous voulons imprimer à notre Gouvernance. 

 

Les modalités d’élection des députés vont être changées avec la création de circonscriptions électorales avec un seul député élu dans un scrutin à deux tours. Enfin les Sénégalais pourront ainsi avoir complètement la main sur l’élection de leurs députés qui demeurent pour l’essentiel une affaire des partis politiques. 20% des députés seront élus à la proportionnelle pour garantir la pluralité politique au niveau du parlement. 

 

4. Les collectivités territoriales 

 

Les collectivités territoriales vont disposer de compétences économiques, de possibilités renforcées de contracter des partenariats, de lever des fonds en intelligence avec l’État. Il sera procédé à un approfondissement de la réforme territoriale pour donner plus de capacité financières, de compétences humaines, de capacité d’initiative économique, sociale et culturelle aux collectivités territoriales. 

 

Ces réformes permettront d’aligner le capital humain, politique, administratif, le top management de l’État, les institutions et les collectivités territoriales sur les impératifs de la construction de notre entreprise patriotique de transformation nationale. 

 

Dakar, jeudi 16 mai 2023

Prof Mary Teuw Niane

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