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Malal DIALLO Pithi

Malal DIALLO Pithi

Celui qui voulait réduire l’opposition à sa plus petite expression ne s’est t-il pas réduit à sa plus simple expression lui-même? En s’arrogeant de manière anticonstitutionnelle le pouvoir de reporter l’élection du 25 février 2024, le Président Macky Sall a foulé au pied l’histoire, la tradition, la loi et les bonnes habitudes sénégalaises. Il vient ainsi de placer son œuvre et son personnage dans les ‘’Spams’’ des annales de l’histoire. Pire, il place le Sénégal, vitrine de la démocratie africaine depuis toujours dans la triste liste des pays peu fréquentables.

La pirogue Sénégal qui chancelle depuis une décennie, suite aux coups répétés de la coalition au pouvoir, a maintenant un flanc dans l’abîme. Nous devons éviter la chute et donc le chaos que certains semblent vouloir à tout prix, de par les actes incompréhensibles qu’ils posent depuis quelques années, ce qui contraste avec leur niveau de responsabilité. Nous devons sauver le Sénégal, et pour cela, tout le monde doit être concerné. Ceci est le combat de tout un peuple et non seulement des politiciens. Nous citoyens, nous devons assumer notre citoyenneté et refuser de délaisser ou de sous-traiter notre responsabilité à d’autres.

Il y a eu trop de morts et de traumatismes ! Du jamais vu dans l'histoire des conflits politiques internes de notre pays ! Cela doit cesser. Pour ce faire nous devons user de tous les moyens légaux, pacifiques, efficaces que nous confère la Constitution pour marquer notre désaccord et amener au respect des dispositions constitutionnelles. Nous devons aussi rester vigilants pour qu’aucune combine, juste pour laisser passer la vague, ne se fasse au détriment du peuple souverain.  Ce qui serait en déphasage avec les demandes et aspirations des populations et placerait toute la nation dans une situation inconfortable. Enfin, j’en appelle au Président Macky Sall et à ses souteneurs et partisans de prendre la pleine mesure de leurs responsabilités face à la situation qui prévaut et de nous éviter le pire. Le Sénégal s’en sortira grandi, même si les cicatrices sur la Constitution restent indélébiles et porteront à jamais la signature de leurs auteurs.  Il est plus que temps de ramener la paix et la sérénité dans notre pays, jadis connu pour sa stabilité, sa quiétude et sa téranga légendaire.

Dr Sylla Thiam, Expert de santé publique

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Il se susurre  que des intermédiaires, sans doute  intéressés poussent  l’état à renoncer  à  sa principale mission. La sauvegarde de la patrie. Nous sommes tous témoins des insultes, des saccages, des tueries et surtout la réquisition du procureur, que nous avions salué à l’époque. Pensez  une seconde à  une loi d’amnistie de ces gens relève simplement d’un complot contre l’état.

  

De plus, à y réfléchir de près. Comment peut-on poser le problème en ces termes? De deux choses l’une. Soit on nous cache  l’essentiel où on fait un déplacement latéral. Le problème que nous vivons émane de l’imbroglio noté  dans le processus électoral. En quoi, une loi d’amnistie pourrait  elle être la solution? Il faut  savoir raison garder et distinguer les faits délictuels  et criminels de la chose politique. Il s’agit d’une véritable  amnésie générale, que l’on cherche à nous imposer. Je l’ai toujours dit. Il n’y  a pas de démocratie sans démocrates. Nous n’avons que des entrepreneurs politiques au Sénégal.  

 

A la place d’une loi d’amnistie, il faut  être courageux et faire voter une loi pour la sauvegarde de la patrie, qui déclare l’ex-Pastef comme une organisation terroriste  et éradiquer  totalement ces casseurs de l’espace démocratique. En même temps,  il est nécessaire de revoir la loi sur les partis politiques.  N’importe qui ne devrait pas être chef de parti. La démocratie disait fort justement Chomsky  est l’affaire des élites, pour prendre en charge la masse et cela pour le bien de celle-ci. 

 

Dr Bassirou NIANG Président RASSEMBLEMENT NATIONAL SENEGALAIS/ JAALAL LEYDI

 

Ne jamais déroger aux principes. Toujours rester fidèle aux options. Ainsi,  apparaissait la démarche du Groupe Scolaire Keur Mame NDAWA qui, en choisissant de célébrer le Mardi Gras ce jour 13 Février 2024, renouait  avec la tradition. En effet, depuis le début en 2009, le Groupe Scolaire a eu à célébrer l’avènement du Mardi Gras annonciateur dans quelques jours du Carême ; comme pour se solidariser, puis partager avec les élèves et leurs parents chrétiens, le démarrage du jeun catholique.

 

Tôt dans la matinée en ce Mardi 13 Février 2024, les élèves du GSK Mame NDAWA , les tous petits de la Garderie, du Préscolaire et les élèves des première- deuxième étapes plus particulièrement, habillés en tenues de  soldats, policiers ,gendarmes pour les garçons, en  sages-femmes, femmes mariées entre autres pour les filles, étaient  déjà visiblement dans une ambiance de fête. D’autant plus que leurs maitresses qui les accueillaient dans la cour en apparats de Directeur, d’éléments des forces de défense et de sécurité avaient formé une haie d’honneur dans laquelle les élèves s’engouffraient.

Il en était ainsi jusqu’aux alentours de 10 H heures un quart, moment auquel par petits groupes, encadrés par les enseignant(e)s, les femmes de charge et les autres membres du Personnel  le convoi  allait se rendre vers le grand espace public  à  l’intérieur du quartier de l’unité 3,à  moins de cinq cents mètres de l’établissement.

 

Les parents ne voulant rien rater de l’évènement ont  pu accompagner le cortège jusqu’à l’endroit indiqué tantôt. L’animation battait son plein au rythme  endiablé des tamtams; au milieu des danses fredonnées  et des chants entonnés par les tous petits en extasiés. Ils ont pu se livrer à de petits jeux, sautillant, gambadant en toute haleine .Puis cap sur l’école pour finir en beauté toujours par des danses et chants en compagnie des batteurs et des animateurs. Ce n’est qu’à 12H 20 mn que  place fut laissée  à la séance traditionnelle de photos et de gouter partagé. Selon Mme LO  une des responsables du Préscolaire, le Mardi Gras que la Directrice Fifi tenait toujours à organiser fait partie de la vie intrinsèque du GSK Mame NDAWA depuis le début en 2009.C’est un moment privilégié de communion entre l’école les parents et leurs enfants mais c’est davantage un temps d’épanouissement pour les élèves eux-mêmes. Le Mardi Gras a toujours été un succès pour l’école ; œuvre que nous a laissé notre Directrice et que nous comptons pérenniser.

 

Interrogée à son tour, Mme DIAW de dire que le Sénégal étant un pays laïc, le GSK Mame a choisi librement  d’accompagner les parents et les élèves chrétiens en ce Mardi Gras, veille de carême. Nous accompagnons les élèves tous petits  nos « bébés »  durant ces moments de fête  et leur procurons de la joie. C’est encore l’occasion pour nous, de rendre un vibrant hommage à notre chère Directrice dont l’absence se fait  à chaque fois sentir. Mme FAYE enseignante de la première étape affirmait quant à elle que le Mardi Gras amène toutefois de l’émotion et réveille  une grande affection entre les élèves et nous. Rien qu’avec leurs déguisements, les élèves nous dévoilent leurs  passions  et leurs aspirations à tel ou tel métier tourné vers le futur. Le Mardi Gras est un de ces moments privilégiés que nous aimons partager avec nos élèves dira-t-elle. Dans tous les cas, la présente édition a été intensément  vécue  jusqu’à laisser un gout d’inachevé aussi bien au niveau des tous petits qu’auprès de leurs parents et du Personnel du GSK Mame NDAWA.

 

 

 

Implorer le dialogue doit être une affaire de tous. Raison pour laquelle certains ne cessent pas de lancer un appel au dialogue en déplorant ainsi la violence enregistré ces derniers temps dans notre pays.

 

"Il me revient l'honneur d'émettre des avis par rapport aux manifestations violentes du vendredi 9 février 2024 à Dakar et á l'intérieur du pays. A ce propos, la violence est un dérèglement de l'ordre public établi par des actes de chao, matérialisés par la mise á feu et /ou de casse de biens,  mobiliers et immobiliers etc.

Il a été ainsi relevé des dégâts très important dans la région de Dakar où les jeunes dans la plupart ont mené ces actes de violence. D'autres jeunes ont perpétré ces mêmes actes de violence dans certaines régions du pays. Pour juguler la violation des droits d'honnêtes citoyens, les forces de l’ordre et de sécurité sous la haute hiérarchie ont permis de faire régner la paix dans la Société. S'il est vrai que la violence doit être désapprouvée, il n'en demeure pas moins que tous les acteurs politiques, Société civile les chefs religieux, coutumiers et entre autres doivent participer au dialogue national appelé par le Chef de l’Etat".

 

Le discours mémorable prononcé par feu Alioune Badara Cissé le 01 Novembre 2013 à Saint-Étienne résonne encore dans les esprits surtout en cette période de crise institutionnelle au Sénégal où l’incertitude règne en maître.

Avec une clarté indiscutable, il avait anticipé cette situation, et les événements qui se déroulent confirment ses prédictions. A présent, la brutalité du réveil met en évidence la pertinence de ses avertissements, tandis que ses cyniques détracteurs, obnubilés par le désir de plaire au Président Sall, ont ignoré ses avertissements. Maintenant Macky Sall découvre avec impuissance que son ancien numéro 2 avait raison, alors que la brutalité du réveil atteint son paroxysme.

   

Ancien Ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, ainsi que Médiateur de la République, il avait à cœur de lutter contre les inégalités et les divisions au sein de la société sénégalaise. 

Son plaidoyer contre un Sénégal à deux vitesses, où certains étaient considérés comme des citoyens à part entière tandis que d'autres étaient relégués à être entièrement à part, révèle sa profonde conviction en l'égalité et en la dignité de tous les citoyens.

 

Le vide laissé par feu Alioune Badara Cissé se fait véritablement sentir, car il entretenait des relations exceptionnelles avec l'ensemble de la classe politique et n'avait aucune barrière avec les chefs religieux, à qui il vouait respect et considération. 

Sa capacité à naviguer sans heurts à travers les diverses sphères de la société sénégalaise témoigne de son habileté à construire des ponts et à favoriser le dialogue entre les différentes parties prenantes. Cette ouverture d'esprit et cette capacité à établir des liens solides ont grandement contribué à son efficacité en tant que Médiateur de la République et à son influence positive sur le paysage politique sénégalais.

 

 Respecté et apprécié par ses pairs, Feu Alioune Badara Cissé a su gagner la confiance  de ses camarades politiques, ce qui lui a permis de travailler de manière étroite pour aborder les défis auxquels le Sénégal était confronté. Son approche inclusive et son engagement envers le bien-être de la nation ont été salués non seulement par ses alliés politiques, mais aussi par ses adversaires, révélant ainsi sa dimension à transcender les clivages partisans au profit du bien commun.

 

De plus, ses relations privilégiées avec les chefs religieux ont renforcé son influence et sa crédibilité, car il était perçu comme un homme d'État respectueux des valeurs traditionnelles et religieuses du Sénégal. Cette capacité à travailler en étroite collaboration avec les guides  religieux a également contribué à apaiser les tensions et à promouvoir la cohésion sociale dans un contexte où la religion joue un rôle central dans la vie quotidienne des Sénégalais. Devant cette crise qui émeut, les sénégalais souhaitent entendre les chefs religieux. Pourquoi ne leur parleriez vous pas, pourquoi ?   

 

Le nom de Feu Alioune Badara Cissé était étroitement associé à la diaspora sénégalaise, en tant que son défenseur naturel. Ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, il a travaillé pour promouvoir les intérêts des Sénégalais vivant à l'étranger, renforçant les liens entre la diaspora et le pays. Son engagement personnel avec la diaspora sénégalaise a démontré  sa vision de solidarité et de partenariat pour le progrès du Sénégal, consolidant ainsi son héritage en tant que défenseur des droits de tous les Sénégalais, où qu'ils se trouvent dans le monde.

 

En dépit des pressions et des critiques qu'il a pu subir, la bave du crapaud n’atteindra jamais la blanche colombe car Alioune Badara Cissé est resté fidèle à ses principes et à sa mission de servir le peuple sénégalais et non le contraire. Sa droiture morale, son indépendance, sa liberté de ton  et son intégrité ont fait de lui une figure incontournable non seulement sur la scène politique, mais aussi au sein des syndicats et de  la société civile. 

 

Son fameux  discours du 7 Mars 2021, dans lequel il a pris position en faveur de la vérité et de la responsabilité, témoigne de son courage et de sa détermination à défendre les valeurs fondamentales de la démocratie.

En ces temps troublés, caractérisés par une incertitude persistante, Feu Alioune Badara Cissé se distinguait par sa voix rassurante et sage. Considérant la jeunesse comme un pilier essentiel de la société, il s'employait inlassablement à transmettre des messages de raison et d'espoir. 

Son attachement envers les jeunes se manifestait à travers ses discours empreints de sagesse et de compassion, visant à les guider vers des choix éclairés et à les encourager à jouer un rôle actif dans la construction d'un avenir meilleur.

 

L’ancien Médiateur de la République utilisait sa tribune pour adresser des mots d'encouragement et des conseils avisés à la jeunesse sénégalaise. Convaincu de leur potentiel et de leur capacité à influencer positivement le cours des événements, il cherchait à les inspirer à persévérer dans leurs efforts et à cultiver des valeurs telles que la citoyenneté, la responsabilité, la solidarité et le respect mutuel.

 

À travers ses interventions, le Défenseur du Peuple  mettait en lumière les défis auxquels la jeunesse était confrontée, tout en soulignant également les opportunités qui se présentaient à elle. Sa volonté de comprendre leurs préoccupations et ses efforts pour leur offrir un espace d'expression témoignaient de sa profonde empathie et de son engagement envers leur bien-être et leur épanouissement.

Il  demeurait un phare d'espoir pour la jeunesse sénégalaise, offrant des perspectives inspirantes et des conseils éclairés pour traverser les périodes tumultueuses. Son héritage de sagesse et de compassion continue de résonner auprès des jeunes générations, les incitant à persévérer dans leur quête de réalisations et à contribuer positivement à la société.

 

Le décès de Maître  Alioune Badara Cissé le 28 juillet 2021 a été une perte immense pour le Sénégal. Cependant, son héritage perdure à travers ses actions et ses paroles, inspirant les générations présentes et futures à poursuivre la lutte pour un Sénégal plus juste et plus inclusif.

Considéré comme un Patrimoine National, Feu  Alioune Badara Cissé continue de symboliser l'espoir et la persévérance dans la quête d'un avenir meilleur pour tous les Sénégalais, où personne n'est laissé pour compte et où chacun a sa place dans la construction et le développement de la nation.

Bien que vous soyez passé á l’au-delà, vos discours restent d’actualité en ces temps troubles, et les sénégalais justes et désireux de paix et de stabilité sociale se souviennent encore de vous. 

Reposez en paix Maître.

 

 MOMAR DIENG DIOP.

ANCIEN ATTACHÈ DE CABINET

DU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE.

 

dimanche, 11 février 2024 16:15

La longue traversée du MAHDI

La vie d’un prophète n’est jamais un long fleuve tranquille. Et Seydina Limamou Laye en constitue une preuve. De son entourage à son peuple en passant par l’autorité coloniale, Baye Laye a dû faire face à toutes sortes de déviations dans son chemin.

Il caractérise, selon ses disciples, le retour annoncé du Mahdi. Un messager de Dieu incarnant le prophète Mahomed (Psl). Seydina Limamou Laye a passé à toute sa vie ou presque à tenter de prouver ce statut. A Yoff où il est né, le fondateur de la confrérie layène a parcouru un long chemin de croix. Même ses nombreux miracles (voir par ailleurs) n’auront pas toujours convaincu les habitants du village à l’époque très attaché à la coutume et à la tradition.

Limamou Thiaw de son vrai nom, fils de Alassane Thiaw et de Coumba Ndoye, naquit à Yoff-Tonghor en 1843. Son enfance se déroula sans incident majeur. Cependant, il ne manqua guère d’attirer l’attention de son entourage par son comportement sociable, sa promptitude à rendre service, ses qualités morales, sa piété, son amour de la propreté, son hospitalité à l’égard des étrangers.

Dès qu’il fut en âge de gagner sa vie, il orienta ses activités vers la pêche et l’agriculture comme tous les adolescents de son milieu. Lors de la saison des pluies qui les fixait au village, il s’activait dans les travaux champêtres, tandis qu’en saison sèche, il arrivait souvent au saint homme d’aller vers d’autres rivages où le poisson mordait mieux (à Saint-Louis, en Gambie…). A l’image du prophète Mahomed (Psl), Limamou ne fréquenta aucune école et demeura illettré toute sa vie.

A 40 ans, il dit incarner le retour du Mahdi

Déjà orphelin de père, Limamou venait d’atteindre ses quarante ans. Il perdit sa mère, une éminente servante de Dieu, dont la générosité et la piété étaient bien connues. Un deuil cruel qui le frappa. Et va changer la trajectoire de la vie du natif du quartier de Tonghor. Limamou Thiaw change de cap et de philosophie.

Après trois jours de mutisme et d’isolement, que l’entourage attribua au bouleversement qu’il venait de subir, Limamou sortit un matin de dimanche 24 mai 1883 superbement drapé de trois pagnes blancs : l’un autour de la taille, l’autre sur les épaules, le troisième lui servant de turban.

Il venait de tenir ce discours à la sœur de son père Adama Thiaw : «Ô ma tante, recouvre-moi de deux couvertures blanches et sache que Dieu t’a donné un fils qu’il n’a jamais donné à personne au monde.» A sa cousine Ndiaye Diaw, il avait dit : «Recouvremoi de deux couvertures neuves et sache que Dieu t’a donné un cousin qu’il n’a jamais donné à personne au monde.»

Enveloppé dans ses pagnes, il déambula sur les collines, dans les ruelles et places publiques. A l’image d’un pèlerin arpentant la distance de la Mecque à Arafat, appelant à haute voix ses concitoyens, en une langue Wolof teintée d’un accent lébou : «Répondez à l’appel de Dieu, venez à moi, je suis le messager de Dieu, je suis le Mahdi qu’on attendait …. »

Et il ne cessa plus de glorifier nuit et jour, publiquement et en privé, le Créateur Suprême prononçant constamment ses noms et attributs. De plus en plus, les réactions fusèrent de partout. Tout d’abord, ses proches parents furent sommés, par l’entourage, de soigner Limamou, considéré comme étant un malade qui mérite d’être entouré de soins. Naturellement, on pensa faire appel aux compétences des guérisseurs détenteurs d’autel de Rab. Son oncle est chargé de lui faire revenir à la raison.

Pour mettre fin à ses supplications, Limamou lui avait dit : «Si tu veux me connaître, prépare une provision de voyage et va à la Mecque. Là, tu diras aux érudits : j’ai un neveu âgé de quarante ans, à l’extrême occident, il se dit messager de Dieu…».

Emprisonné 3 mois à Gorée

Avec ce changement subit de comportement, le saint homme va s’attirer les foudres de son peuple. Possédé, un malade sous l’emprise d’une sanction punitive infligée par les Rab (les esprits surnaturels en Wolof), les insanités populaires se succédaient au fil des jours.

Décidé à accomplir sa mission de divulguer la parole divine, Seydina Limamou Laye poursuivait son chemin. Avec une telle approche, les chefs coutumiers voyaient en lui, une manière de désacraliser la tradition. Ainsi, ils mettent Limamou Laye en mal avec les autorités coloniales. Elles commencèrent à craindre son influence et voulurent le déporter loin du pays,

plus précisément au Gabon mais sans succès. «L’effectif de ses fidèles commençait à avoisiner le nombre de 300. L’autorité coloniale diligenta une enquête sur les activités. Et de là commença les persécutions qui vont durer 3 ans», renseigne Seydina Issa Laye Diop, membre de la cellule de communication de l’Appel de Seydina Limamou Laye. Limamou fut emprisonné à Gorée pendant 3 mois avant de bénéficier d’un nonlieu lors de son jugement. A sa sortie, il séjourna 9 mois chez Tafsir Mbaye Sylla, ancien imam de la mosquée de Rufisque.

L’apogée

Limamou continua donc de prêcher. Une première satisfaction baigna son cœur meurtri par la vague de contestation : des membres de sa famille adhérèrent à sa doctrine. La première personne qui fit acte d’allégeance fut son épouse Faty Mbengue, mère de son fils-aîné Issa qui deviendra à sa disparition en 1909, son premier khalife. Momar Bineta Samb, fut le premier disciple de Seydina Limamou.

Dès qu’il lança son Appel, du haut d’un monticule de sable, il alla à sa rencontre et veilla à le protéger. Il s’implanta devant la porte de la chambre où Limamou demeura quelques jours, avant de circuler parmi ses concitoyens. Nul n’osait s’approcher de lui, avec des intentions malveillantes, car Momar Bineta était un gaillard bien bâti que personne n’osait affronter.

Après ce fut le tour de Thierno Sarr Thiom d’aller répondre à l’Appel de Baye Laye et se ranger à ses côtés. M. Thiom fut obligé de déjouer la vigilance de ses proches parents qui s’opposaient fermement à ce projet. Il simule de voyager vers Ngor. Mais dès qu’il sortit du village, il prit un chemin détourné et alla vers Limamou.

Momar Bineta le laissa entrer, et Limamou lui dit aussitôt : «Thierno tu es venu, eh bien Dieu n’a pas manqué à sa promesse.» Thierno Sarr lui offrit un superbe boubou que Limamou accepta. Il enleva les pagnes blancs qui l’enveloppaient, porta le boubou et dit à Thierno son nouveau fidèle : «Tu es la personne qui, le premier, me fait porter un vêtement après mon Appel, je te ferai porter ce que nulle personne ne possédera.»

Un mois, jour pour jour, après son Appel, une éminente personnalité, Ababacar Sylla, qui assuma durant vingt-deux ans les fonctions d’imam de la grande mosquée et de juge du Tribunal musulman de Dakar, rejoignit Limamou et reconnut sa mission. Geste courageux car il savait ce qu’il lui en coûterait.

Désavoué par les autres notables de Dakar, il démissionna de toutes ses fonctions, leur disant avec une simplicité déroutante : «Chacun de vous a un ami parmi les Blancs et vous refusez que j’aie pour ami un homme de Dieu. Allez donc avec vos amis, je vais rejoindre le mien.» Coïncidence ou harmonie préétablie par le ToutPuissant, il portait le même nom que la première personnalité qui reconnut la mission du prophète Mohamed (Psl). Comme son homologue de la Mecque, qui fut beau-père du Prophète, Ababacar Sylla donnera sa fille Touty en mariage à Limamou.

D’autres personnalités marquantes vinrent de l’intérieur du Sénégal, mues par la seule puissance de leur vision spirituelle ou par l’attraction irrésistible qui s’exerçait sur les esprits, la réputation grandissante de Limamou. Parmi eux, on notait Tafsir Ndické Wade, exégète du Coran, qui rejoignit Limamou, entraînant avec lui ses proches disciples qui le vénéraient. Selon le vieux Libasse Mboup, un fidèle mort en 1987, «c’est grâce aux prédictions de Tafsir Ndické que son père rejoignit Limamou.

D’autres savants en islamologie, de grande réputation, s’étaient soumis à l’homme illettré, parmi eux Tafsir Ndialanda Guèye de Rufisque, Tafsir Abdou Gaye, éminent grammairien et exégète du Coran, qui deviendra le secrétaire de Limamou, rédigeant en arabe ses sermons et sa correspondance qu’il exprimait en langue Wolof ; Cheikh Matar Lô, auteur d’un ouvrage rédigé en arabe sur la vie et l’œuvre de Seydina Limamou : (la traduction française de cet ouvrage se trouve dans le bulletin de l’Ifan, n’ 3 série B de Juillet 1972, et dans le livre Le Mahdi Seydina Mouhamadou Limamou Lâhi…) ; Tafsir Aboulaye Diallo, exégète du Coran, qui exerça les fonctions d’interprète dans l’administration coloniale française.

Il sera arrêté et interné à l’île de Gorée, en même temps que Seydina Limamou ; Tafsir Abdou Gaye, exégète du Coran… On trouve une longue liste d’autres personnalités converties à la doctrine de Limamou dans l’ouvrage de Cheik Mamadou Mboup intitulé Le Diwan des layènes, (texte en arabe, déposé au Département de l’islam de l’Ifan).

Il combat comme les Rab

Le succès grandissant de Limamou ne pouvait laisser indifférents les maîtres et maîtresses du culte des Rab. Non seulement il condamnait les pratiques de ce culte, mais encore, des malades que les Rab ne parvenaient pas à soigner avec succès, guérissaient lorsque Limamou leur imposait ses saintes mains. Informés de ces faits, les Français diront dans leurs correspondances qu’il était doué de magnétisme (Lettre du 4 Septembre 1887, adressé par Cléret au directeur de l’Intérieur). En plus de la guérison des malades, Limamou chassait les démons qui subjuguaient les possédés. Selon Cheikh Makhtar Lô, «on entendait les démons s’éloigner en déclinant leur identité».

L’inquiétude grandissait chez les officiants du culte des Rab, puisqu’on constata que Limamou ne se contentait pas de combattre par la parole et par sa puissance spirituelle ce culte et ses serviteurs. Il alla plus loin, en faisant agir ses adeptes, qui détruisirent la fameuse «pierre fétiche» de Mpal (un village 33 km de la ville de SaintLouis). Cette «pierre fétiche» s’appelait Mame Kantar, objet d’un culte païen.

Sa destruction est mentionnée par le colon, qui était directeur des Affaires politiques à Saint-Louis, dans une correspondance adressée le 21 Juillet 1890 à l’Administrateur principal des Cercles de Dakar et Thiès. La missive dit en substance : «Limamou, marabout de Yoff, a dans Cercle de Saint Louis, un certain nombre de partisans qui font parler d’eux. Récemment, ils enlevaient la pierre fétiche de Mpal au grand émoi de la population…»

Avant sa disparition en 1909, à l’âge de 66 ans, Seydina Limamou laissa un livre, divisé en six parties et connu sous le nom de Sermon, qu’il demanda à ses serviteurs de transmettre. Illettré, comme le prophète Mohamed, il ne l’avait pas écrit luimême mais dicté en wolof à ses disciples, notamment Cheikh Makhtar Lô, qui se sont chargés de le traduire et de l’écrire en arabe.

Chahuté hier, l’Appel de Seydina Limamou Laye mobilise aujourd’hui des milliers de personnes. Et ils entonnent toujours en chœur cette prophétie de Baye Laye : «Adjibo dahiya laye ya marsaral ins wal djin ini raasouloulahi ileykoum («Venez à l’Appel de Dieu vous, hommes et djinns, je suis l’envoyé de Dieu. L’arabe blanc (Mohamed) s’est noirci.»)

 

Le porte-parole du khalife des layènes, Serigne Mouhamadou Lamine Laye, a invité les membres de cette confrérie, samedi, à Dakar, à ne pas prendre part aux manifestations contre le report de l’élection présidentielle.

‘’Je m’adresse aux disciples de Seydina Limamou Laye présents ici en leur demandant de ne pas prendre part aux manifestations […] organisées contre le report de l’élection présidentielle’’, a-t-il déclaré.

Mouhamadou Lamine Laye s’adressait aux milliers de fidèles venus prendre part au pèlerinage annuel de cette communauté musulmane.

Les appels à la contestation du report de l’élection présidentielle ‘’sont à l’origine de toutes ces scènes de violence déplorables que nous voyons’’, a-t-il ajouté.

La 144e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye (1843-1909) a démarré samedi matin, à Cambérène, une commune d’arrondissement située à Dakar.

‘’L’unicité, socle de la stabilité sociale et politique’’ est le thème du pèlerinage.

Seydina Limamou Laye fut connu pour son militantisme en faveur de la paix, de la tolérance et de l’obéissance aux autorités, selon le porte-parole des layènes.

Mouhamadou Lamine Laye invite aussi les autorités du pays à faire preuve de ‘’responsabilité’’ et de ‘’compassion’’ envers les Sénégalais en prenant leurs décisions.

Seydina Issa Laye, le président du comité d’organisation du pèlerinage des layènes, a appelé les Sénégalais à ‘’éviter […] les divergences d’ordre éthique, religieux ou confrérique’’.

‘’Il appartient à l’État d’assurer la protection régalienne des Sénégalais’’

‘’La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances’’, a-t-il ajouté en citant la Constitution sénégalaise.

Seydina Issa Laye rappelle qu’‘’il appartient […] à l’État d’assurer la protection régalienne des Sénégalais’’.

Des heurts ont eu lieu dans plusieurs villes du Sénégal, vendredi après-midi. Ils ont fait au moins un mort, à Saint-Louis (nord), ont annoncé plusieurs médias en citant des sources officielles.

Macky Sall a annulé le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais aux urnes le 25 février prochain pour l’élection d’un nouveau président de la République. En prenant cette décision, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.

L’Assemblée nationale a voté une proposition parlementaire reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain. Lors du vote, des députés protestant contre cette proposition et le report du scrutin ont été expulsés de l’hémicycle par la Gendarmerie nationale.

Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l’annulation de la décision du président de la République et l’organisation du vote à la date initialement prévue.

La grotte de Ngor, un espace de recueillement pour Seydina Limamou Laye (1843-1909), selon ses disciples, attire de nombreux pèlerins venus célébrer l’Appel des layènes, ce week-end, à Dakar.

Pour eux, il est impensable d’effectuer le pèlerinage annuel dédié à ce guide spirituel sans visiter la célèbre cavité et s’y recueillir.

Elle est située près de la pointe des Almadies et est le symbole de la pureté layène, selon les disciples et les descendants de Seydina Limamou Laye, le guide musulman surnommé Le Mahdi, l’envoyé d’Allah.

Une longue file de pèlerins s’étend à l’entrée de la grotte où ils observent la trace d’un pied droit, celui du guide religieux fondateur de l’ordre soufi des layènes, selon le conservateur du site situé au bord de l’Atlantique.

Pour y accéder, les visiteurs empruntent une échelle longeant un couloir étroit, formé de roches volcaniques noires. Ils se dirigent vers une bande de sable servant de tapis à la partie intérieure de la grotte.

Selon ses fidèles, l’âme du guide de la communauté layène a séjourné à cet endroit, avant son apparition à Yoff, un village situé au bord de l’Atlantique.

’La lumière de Seydina Limamou Laye a séjourné ici pendant mille ans avant sa naissance en 1843 à Yoff’’, affirme Mame Libasse Laye en donnant une conférence sur l’esplanade située près du lieu de pèlerinage.

Le disciple ajoute que ‘’les prophètes Ibrahim et Moïse y ont séjourné, de même que le prophète Mohamed’’.

‘’Venez à l’appel de Dieu, vous, hommes et djinns. Je suis l’envoyé de Dieu…’’ est l’appel lancé en 1881 à ses contemporains par Seydina Limamou Laye, selon ses disciples. C’est l’invitation faite par ce pêcheur et agriculteur lébou de Yoff que commémore l’Appel des layènes, un pèlerinage annuel de deux jours.

"Les procès bruissent et les condamnations fusent. 

 

C’est un déferlement accusatoire sans précédent qui s’abat sur le Sénégal depuis le vote par l’Assemblée nationale du report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février2024. L’image du pays est atteinte. Le Chef de l’État est lourdement soupçonné, à tort, de vouloir faire passer de manière détournée, inconstitutionnelle et inconditionnelle, une prolongation de son mandat. Alors faut-il se taire face à cette vague d’outrances sans nuance qui s’abat sur notre Nation ? Faut-il se dérober face à la foule et aux tyrannies intellectuelles et médiatiques ?

 

Non et non. 

 

Notre responsabilité individuelle est de défendre le Sénégal et ses institutions en tête desquelles le Président de la République. Cela revient aujourd’hui immanquablement à s’exposer aux attaques de ses opposants politiques et médiatiques. Mais heureusement que les Sénégalais ont encore la chance de vivre dans une terre de liberté où aucun citoyen n’a besoin de se cacher pour dire ses opinions.

Et c’est justement au nom de l’honneur de cette démocratie, de cette République et de cet État de droit, que le Président Macky Sall a pris la parole, pour dire aux Sénégalais, toutes les conséquences qu’il tire d’une crise institutionnelle inédite et qui constitue une menace pour l’intégrité de l’élection présidentielle, pierre angulaire de notre système démocratique. Déjà que certains dysfonctionnements liés au parrainage avaient fragilisé le processus électoral poussant même une partie de l’opposition à réclamer le report du scrutin, les accusations de corruption présumée du juge suprême des élections, la validation du dossier d’un candidat qui ne jouit pas de ses droits civils et politiques puisque régulièrement mis sous mandat de dépôt (en violation flagrante de l’esprit des articles 28 et 8 alinéa 2 de la Constitution), et sur qui pèsent, parmi tant d’autres charges, celles d’atteinte à la sûreté de l’État et de complot contre l’autorité de l’État, auront fini dépulvériser les fondements de l’intégrité et de la sincérité du processus électoral, deux bornes infranchissables pour tout État de droit.

 

Pour ravager encore un peu plus le processus électoral en obscurcissant son tableau déjà bien sombre, s’y ajoutent la validation de la candidature d’une binationale en violation de l’article 28 de la Constitution et le rejet de celle d’un autre candidat et qui avait déjà renoncé à sa seconde nationalité. Parce que le Sénégal n’est pas condamné à élire un candidat suspecté de corruption ou à élire un candidat régulièrement mis sous mandat de dépôt pour atteinte à la sûreté de l’État ou à élire un candidat binational, le report des élections était devenu un impératif démocratique catégorique. 

 

Le Président de la République pouvait choisir de ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire, ne rien faire.

 

Face à cette situation de crise et de devoir de vérité, le Président Macky Sall a décidé de les résoudre pour éviter à son successeur un malaise institutionnel permanent et pour rester dans l’exigence démocratique qui est constitutive de l’exception sénégalaise avec un président élu à la régulière et qui est l’incarnation des ambitions collectives et constructives de tout un peuple. L’honneur de la démocratie sénégalaise est de rechercher la VÉRITÉ sur cette affaire de corruption présumée et de consolider le système de sélection et de contrôle des candidatures à l’élection présidentielle. C’est un immense défi lancé à notre jeune système démocratique qui a été percuté de plein fouet. Le droit de vote et le droit de candidature sont au cœur du fonctionnement de tout système démocratique. Il n’était dans l’intérêt de personne d’aller à cette élection cruciale avec des règles manifestement biaisées.

 

Le Président Macky Sall est le garant de la Constitution. Il est l’ultime paratonnerre républicain contre les forces tectoniques de déstabilisation de nos institutions. Sans présumer des conclusions de l’enquête parlementaire et pour prévenir toute crise institutionnelle, le Président de la République dans sa volonté de renouer le dialogue avec toutes les forces vives de la Nation a lancé un appel pour ensemble trouver les voies et moyens pour sortir de cette crise politique et institutionnelle.

 

Pour sauver l’Honneur de notre démocratie, c’est le moment de trouver les convergences nécessaires pour éviter le face à face entre forces politiques et nous prémunir des conflits institutionnels et de la défiance des Sénégalais vis-à-vis de l’État.

Le Président de la République, garant de la cohésion nationale, est le trait d’union pour amorcer la construction d’un socle républicain commun solide, pour faire émerger un sursaut national. Notre cohésion nationale, loin d’être l’union politique, est un des symboles forts de notre identité nationale. Alors, majorité et opposition doivent se retrouver pour défendre l’essentiel qui est la sauvegarde du modèle démocratique de notre République. 

 

Il est urgent de dessiner dès aujourd’hui les contours de l’après-crise. Nous ne sortirons de cette tourmente institutionnelle qu’avec un esprit de dépassement en faveur de la signature de grands accords. Il sera dès lors impératif d’inclure dans le dialogue national un consensus sur la durée effective de la transition, sur l’autorité politique qui doit la présider et sur les améliorations à apporter au processus électoral, notamment la sélection et le contrôle des candidatures. L’heure est à la réconciliation et à l’unité nationale. L’histoire de notre démocratie ne doit pas s’écrire dans la passion et la manipulation. Dans les épreuves décisives, chacun a le devoir de s’élever à la hauteur que requièrent les circonstances exceptionnelles que notre pays traverse. Le Président de la République Macky Sall doit continuer à porter son costume d’assureur de la bonne marche de la démocratie. Mais au-delà du Chef de l’État, ce qui est en jeu, c’est le prix de la responsabilité individuelle de chaque acteur dans la thérapie républicaine dont le Sénégal a tant besoin. Je prendrai les miennes le moment venu. 

 

Au nom de l’honneur de la République. 

Au nom de l’honneur de la Démocratie."

 

Doudou Ka

Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération

Président de la Convergence des démocrates pour la Sauvegarde de la République (S24)

 

 

Le 28 novembre déjà, nous avions, par le biais de la presse, suggéré, le report de l’élection présidentielle, et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale de transition. Notre argumentaire était simple, mais en même temps, fondé sur un constat. Le pays est fragile. Depuis 2020, le Sénégal  traverse des crises multiformes. Dans ces moments d’incertitudes, les ‘’forces du mal’’ profitent de la convalescence du pays pour déployer des plans diaboliques. C’est une question de bon sens.

 

Les événements que nous vivons sont venus nous conforter dans notre analyse. Il faut de la hauteur et de la responsabilité. Nous sommes témoins des réclamations et autres récriminations des candidats à la candidature. Nous avons surtout noté, un fait inédit. Un prisonnier qui atteste valablement sur l’honneur, qu’il est apte à occuper les fonctions de chef de l’état. Même si la lettre de la règle de droit peut l’admettre, l’esprit de la loi ne le pourrait. Sachant que la loi est créée par essence de l’esprit et de la lettre. 

 

Pire encore, un ‘’deux poids, deux mesures’’, avec une affaire de bi nationalité, est venu confirmer nos inquiétudes. Nous pourrions nous poser une question très simple. Que voulons-nous exactement ? Une élection libre, transparente ? Un simulacre d’élection ? La réponse, pour nous autres patriotes sincères, coule de source. On veut une élection au sortir de laquelle, le vaincu félicitera le vainqueur, et le lendemain matin, que le Sénégal continue à voguer allègrement sur le fleuve de la paix et de la stabilité.

 

Tous les braillards font preuve d’une hypocrisie. La politique ne signifie pas une inconstance dans les discours. Il faut  rester sur les principes qui fondent notre vivre ensemble. En démocratie, il établi que le peuple se trouve au parlement. Et il a choisi d’arrêter le processus, pour y voir plus clair.  

 

Il faut répondre au dialogue, mettre en place un gouvernement d’union nationale de transition afin de permettre à notre pays de traverser cette situation inédite. C’est la première fois que le Président sortant ne participe pas à une élection. Et c’est normal qu’il assume ses responsabilités, pour ne pas laisser un pays en lambeaux.

 

Dr Bassirou Niang, Président Rassemblement National Sénégalais

 

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