Les promesses électorales, n’engagent-elles que ceux qui y croient ? Dans son programme électoral, qui s’est inspiré du « Projet » Pastef, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye avait promis d’instituer des concours et surtout « un appel à candidatures pour les postes de directeurs généraux ». Un engagement réitéré, mais « reprécisé », lors du Conseil des ministres du 17 avril dernier.
Selon le communiqué dudit Conseil, il a demandé au chef du gouvernement, Ousmane Sonko, de « préparer un projet de décret relatif à l’appel à candidatures pour certaines hautes fonctions dans les secteurs public et parapublic ». Le président de la République a également demandé au Premier ministre et au ministre en charge de la Fonction publique, Olivier Boucal, « de finaliser, dans les meilleurs délais, un projet de loi relatif à l’accès à la fonction publique, en vue d’assurer l’égalité des chances d’accès aux emplois et fonctions dans l’administration publique ».
Une semaine plus tard, Bassirou Diomaye Faye a procédé à plusieurs nominations de directeurs généraux de sociétés publiques et d’agences étatiques. Ces changements concernent notamment la Radiotélévision sénégalaise (Rts), l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le Port autonome de Dakar, entre autres.
Cette promesse, fortement agitée de nominations sur la base d’un appel à candidatures, suscitait beaucoup d’espoir, car elle s’inscrit dans une perspective de rupture. Ce serait une première dans l’histoire du Sénégal que de si de hautes responsabilités puissent être soumises à des appels d’offres, au détriment d’un système archaïque qui se préoccupait davantage du clientélisme politique, une avancée majeure pour la bonne gouvernance et la transparence.
Mais le chef de l’Etat et son Premier ministre semblent se confronter à la réalité du pouvoir politique et aux exigences de la gestion des affaires publiques.
En tout cas, pour ce qui est des 17 nouvelles nominations, ils ont bien placé leurs hommes, en attendant peut-être les dizaines d’autres directions et agences nationales.
Ces appels à candidatures n’étant pas encore actés, il faut juste rappeler qu’une promesse reste une promesse.