Ce sont de véritables acteurs de l’assainissement qui s’attendent à ce que la lumière éclate au grand jour face à ce qu’on peut appeler différend entre l’ancien directeur Cheikh Dieng et l'Office National de l'Assainissement du Sénégal (ONAS). Surtout concernant la question de la surfacturation dans cette boîte, avec notamment des chiffres étalés au grand jour, et qui interpellent plus d’un. Par la voix de Mamadou NDiour, Secrétaire général de l'association des acteurs de l'assainissement du Sénégal, «les procédures de passation des marchés devraient être rigoureusement encadrées pour éviter toute forme de surfacturation ou de mauvaise gestion des fonds publics».
S’il y a quelqu’un qui se trouve au cœur d'une controverse qui appelle à une enquête approfondie pour faire la lumière sur ces pratiques, et éventuellement rectifier le tir pour rétablir la confiance dans les institutions publiques chargées de la gestion de l'assainissement au Sénégal, c’est bien le DG Cheikh Dieng. Il est, en effet, pointé du doigt pour des montants controversés concernant la passation des marchés, notamment dans le cadre des travaux de curage des canalisations. Pour mieux comprendre cette situation, Mamadou NDiour, en détails, a livré sa part de vérité concernant les chiffres et les procédures en question (voire tableau) en bas de page. Selon lui, «le processus de passation de marché de l'ONAS, tel que rapporté, présente des variations significatives dans les coûts et les délais d'exécution. Deux principaux ensembles de contrats sont en cause : un appel d'offre restreint et une entente directe».
Mais fait-il constater, «une analyse comparative des coûts révèle des écarts significatifs entre les montants facturés dans le cadre de l'appel d'offre restreint et ceux de l'entente directe. Par exemple, le coût par mètre linéaire de curage pour des diamètres supérieurs à 600 mm est de 23.000 FCFA avec Taīssir Khewel et Delgas, alors qu'il est de seulement 3.000 FCFA avec Vicas et Delgas dans le cadre de l'entente directe. Cet écart soulève des questions sur les raisons justifiant un tel différentiel de prix».
De plus, ajoute M. NDiour, «les taux d'exécution des travaux en entente directe sont significativement plus élevés (90% et 95%) pour des délais d'exécution plus courts (15 jours), comparés à ceux observés dans l'appel d'offre restreint (10% et 37% en 30 jours)». Les acteurs de l’assainissement restent convaincus que ces disparités dans les coûts et les performances d'exécution mettent en lumière les enjeux cruciaux de la transparence dans la gestion des marchés publics au sein de l'ONAS. Pour eux, «les procédures de passation des marchés devraient être rigoureusement encadrées pour éviter toute forme de surfacturation ou de mauvaise gestion des fonds publics. Il est impératif que des éclaircissements soient fournis sur les critères qui ont conduit à de telles différences de coûts, afin de garantir une gestion équitable et transparente des ressources publiques».
- Appel d'offre restreint au profit de deltas et Taīssir Khewel : - Montant total des marchés: 1 324 245 000 FCFA ; - Entreprises impliquées : Taīssir Khewel et Delgas, parmi six entreprises présélectionnées. - Détail des coûts: - Taīssir Khewel: 649.413.000 FCFA - Delgas : 674.842 000 FCFA - Délais d'exécution : 45 jours - Taīssir Khewel : 10% des travaux réalisés en 30 jours - Delgas : 37% des travaux réalisés en 30 jours Taīssir et Delgas ont vendu le mètre linaire de curage -Coût par mètre linéaire de curage : - Diamètre supérieur à 600 mm : 23.000 FCFA - Diamètre inférieur à 600 mm : 18.000 FCFA. 2. Entente directe : au profit de Delgas et Vicas - Montant total des marchés : 610.979.574 FCFA - Entreprises impliquées : Vicas et Delgas - Détail des coûts : - Vicas : 226.324.000 FCFA - Delta : 384.655.574 FCFA - Délais d'exécution : 15 jours - Vicas : 90% des travaux réalisés - Delgas : 95% des travaux réalisés - Coût par mètre linéaire de curage : Proposé par Delgas et Vicas -Diamètre supérieur à 600 mm: 3.000 FCFA - Diamètre inférieur à 600mm: 1.500 FCFA