Malal DIALLO Pithi
AMETH DIALLO, LEADER DE GOX YU BEES, SUR LA SUPPRESSION DU HCCT ET DU CESE : «C’est des institutions budgétivores qui ne répondent plus aux exigences d'efficacité et de rationalisation»
Le parti Gox Yu Bees - A.N.T.A (Alliance Nationale pour la Transparence et l’Abondance), membre de la coalition Diomaye Président, se félicite de la décision du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, de lancer les démarches pour supprimer le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) et le Conseil Economique Social et Environnemental (Cese). Dans un communiqué que les camarades de Ameth Diallo ont rendu public, il est fait état d’institutions budgétivores qui se soustraient des exigences d’efficacité et de rationalisation pour amorcer véritablement le développement.
Même si le débat se posera avec acuité sur l’opportunité ou pas de la suppression de ces deux institutions citées, il n’en demeure pas moins que la coalition Gox Yu Bees – A.N.T.A, «c’est même une œuvre de salubrité qu’il convient de saluer». Car, selon le leader de cette coalition, «le Hcct et le Cese ont toujours accumulé des coûts significatifs, sans pour autant offrir un retour proportionnel aux investissements publics consentis. Par conséquent, leur suppression marque une avancée majeure vers une gouvernance plus responsable et efficiente, axée sur la réduction des dépenses publiques superflues et l'optimisation des ressources de l'État».
Mieux, ajoute M. Diallo, «les fonds générés pourraient être réorientés l’éducation, la santé et le développement économique, des secteurs prioritaires donc, tout en renforçant la confiance des citoyens dans la gestion des affaires publiques. C’est pourquoi dans cette dynamique de rigueur et de transparence, notre coalition exprime son souhait de voir promulguée rapidement la loi portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, adoptée le 16 août 2024». En tout cas, «Gox Yu Bees - A.N.T.A réaffirme son soutien au Président de la République et son engagement en faveur d'une gouvernance transparente, respectueuse des lois et dédiée à l’intérêt général. La transparence dans les processus décisionnels et le respect strict des lois ne sont pas seulement des exigences morales, mais aussi des piliers essentiels pour assurer la stabilité politique et le développement durable du Sénégal», se félicitent les membres de cette coalition de jeunes leaders.
Dans le communiqué final de leur réunion, ces derniers soutiennent ces réformes, tout en réitérant leur détermination à défendre les principes de justice, de responsabilité et d’équité dans la gestion des affaires publiques. Pour terminer Ameth Diallo en appelle à une action résolue pour renforcer la confiance du peuple sénégalais et ses institutions. «La consolidation de la démocratie passe par des réformes audacieuses et une volonté politique forte de mettre en œuvre des changements bénéfiques pour tous. Nous encourageons toutes les forces vives de la nation à se mobiliser pour soutenir ces initiatives du Président de la République et son gouvernement et à œuvrer ensemble pour bâtir un Sénégal souverain, prospère et juste», soulignent les membres de Gox Yu Bess – A.N.T.A.
Youssouf NDIONGUE
Politique: Une vraie pagaille au sommet de l’Etat (Bougane Guéye Dany, Mouvement Gueum Sa Bopp «les Jambaars »
Énième diversion avec cette saisine de Diomaye pour dissoudre le Hcct et le Cese.
Les priorités sont ailleurs avec la situation économique chaotique, l’insécurité galopante, le fleuve Sénégal qui sort de son lit, le spectre des inondations qui hante le sommeil des populations et le scandale de L’Onas sur fonds de favoritisme et de corruption.
D’ailleurs, je soutiens la pétition de Babacar Mbaye Ngaraf et l’initiative de la mise sur pied d’une commission d’enquête par le député Moussa Diakhaté.
J’invite l’Assemblee Nationale, lors de la session extraordinaire, à déclencher une procédure de mise en accusation du ministre Cheikh T. Dieye, suite à la plainte du député Thierno Alassane Sall.
En vertu de l’article 56 de notre constitution, Le Premier ministre, chef du Gouvernement Ousmane Sonko doit assumer toute responsabilité devant le peuple et ses représentants.
-Oui pour la dissolution du Hcct et du Cese !
-Oui pour la rationalisation des charges de l’Etat, c’est 15 milliards d’économie !
-Oui pour la publication de la déclaration de patrimoine du PM
-Quid maintenant des 17 milliards de fonds politiques et spéciaux ?
Pour revenir sur cette dissolution aux allures de diversion, la DPG de Sonko aurait pu nous édifier sur les options institutionnelles du Président délégué auprès du PM.
Pour l'histoire et pour plus de cohérence, Diomaye aurait dû user de l’article 63 de la constitution, pour demander l’abrogation de l’amnistie ayant souillé la mémoire de 86 jeunes sénégalais.
Je ne vois pas comment les députés de Benno pourront passer à la guillotine leurs camarades de coalition au HCCT et au CESE, à moins que ce soit le prolongement du Protocole de Terrou Baay Sogui.
LE PIÈGE DE LA SUPPRESSION DU HCCT ET DU CESE (Par l'œil du peuple)
En demandant à l'actuelle assemblée nationale la suppression de ces 2 institutions, Diomaye cherche 3 choses :
- Faire oublier l'affaire ONAS et les VAR qui pourchassent le PM
- Montrer que BBY bloque la suppression de ces 2 institutions que le peuple pense majoritairement inutiles
- Trouver un bon argumentaire de campagne pour les législatives en cas de rejet de la proposition par BBY.
Si BBY rejette la proposition, PASTEF aura un argumentaire populiste pour demander aux électeurs la majorité qualifiée lors des législatives afin de procéder à ces 2 suppressions. Le réalisme politique voudrait que BBY accepte la suppression de ces 2 institutions en profitant de cette tribune parlementaire pour mettre en avant 2 HORS SUJETS qui prouvent que DIOMAYE et SONKO ne sont pas sincères dans leur démarche :
- BBY doit les acculer sur l'exigence de la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire ONAS
- BBY doit exiger pour l'honneur la publication de l'immense patrimoine du PM qui, en réalité a tous les pouvoirs d'un P.R.
BBY doit surfer dans le sens du vent populiste pour couper l'herbe sous les pieds des populistes.
L'œil du peuple
Session extraordinaire convoquée par le Président de la République : une démarche qui frise l’enfantillage (Thierno Bocoum, Président AGIR)
La suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE) hautement souhaitée est envisagée par le Président de la République dans le contexte actuel en décidant de convoquer l'Assemblée nationale en session extraordinaire, ce jeudi 29 août 2024. Chercher à introduire une réforme constitutionnelle tout en étant sûr de ne pas avoir la majorité requise si les divergences sur la question évoquée sont assumées, est une triste manière de jouer aux enfantillages avec les institutions de la République et d’exposer une stratégie politicienne de bas étage.
Le but : compter sur le rejet de la loi pour mieux se positionner dans l’optique d’une dissolution prochaine de l’Assemblée nationale.
RI DI CU LE !
Pendant qu’on y est pourquoi ne pas alors introduire les autres réformes constitutionnelles envisagées et ainsi faire d’une pierre plusieurs coups ? Les réfections attendues ne manquent pas et pouvaient être introduites dès leur arrivée au pouvoir, sans perdre du temps, si l’idée de tout soumettre à l’Assemblée nationale actuelle était une option sérieuse. La République pouvait se passer de ce jeu de dupe à l’heure où de nombreuses attentes des populations demeurent sans suite. À la place de la politique politicienne qui ne cesse d’occuper une place prépondérante dans la gestion de l’Etat, l’article 63 aurait pu servir à convoquer l’Assemblée nationale en session extraordinaire pour les besoins de la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre.
L’urgence c’est de décliner une vision claire aux sénégalais qui se perdent face à la cacophonie d’un pilotage à vue adopté en principe de gouvernance. Si la volonté de réduire le train de vie de l’Etat était sérieuse, cela devait commencer par la suppression des agences reconduites et qui servent aujourd’hui à caser une clientèle politique. Le décret de répartition des services de l’Etat aurait pu rationaliser les dépenses et réduire considérablement le train de vie de l’Etat en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles, dans le cadre d’une Assemblée nationale nouvellement composée. Nous rappelons au Président de la République, dans son envie soudaine de prendre des initiatives, que l’article 63 peut aussi permettre de convoquer une session extraordinaire afin d’introduire un projet d’abrogation de la loi d’amnistie sur les récentes émeutes au Sénégal. Plus de 80 personnes ont été tuées et leurs familles réclament encore justice. Que les responsabilités soient situées et que justice soit faite.
Thierno Bocoum
Président AGIR
RUFISQUE: OSC Écologie et PEEY-Conseil Coutumier Collectivité Lebou en ordre de bataille sur le TF 511/R.
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STRATEGIE ‘’GAS-TO-POWER’’ DE L’ETAT DU SENEGAL : West African Energy en phase avec le plan de production de la SENELEC
Avec un matériel de très haute densité technologique, assorti d’une capacité de 366 MW et d’une puissance de 300 MW, la centrale électrique de West African Energy, composée de deux turbines à gaz va représenter près de 25% de la puissance installée du Sénégal et participe à la stratégie «Gas-to-Power» du gouvernement du Sénégal. C’est ce jeudi 22 août 2024 que les autorités du Sénégal, Papa Toby Gaye, le Directeur de la Société nationale d'électricité du Sénégal (SENELEC), les promoteurs et partenaires de ce bijou sénégalais, ont reconnu que tout est fin prêt pour la mise en service du cycle simple de la centrale électrique de West African Energy (WAE) pour le mois prochain (septembre 2024) et des machines.
Ce sera donc le point de départ d’un nouveau processus, celui qui va acter la synchronisation avec le réseau de Senelec et le démarrage des activités de production d’électricité. Mais, il y a lieu de se réjouir du choix d’une technologie à haut rendement de cette centrale thermique qui est aujourd’hui la plus performante du Sénégal, et qui va permettre de réduire les consommations spécifiques de combustibles et les émissions des gaz à effets de serre. Ce projet de construction de la centrale de 300 MW sur le site du Cap des Biches avait, à sa création, l’ambition de garantir un accès large et fiable à une énergie de qualité et à bon marché. «Il rentre dans le cadre de la réalisation du Plan de production élaboré par Senelec pour répondre à la demande croissante de l’électricité», se félicite M. Papa Toby Gaye, le nouveau directeur général de la Société nationale d'électricité du Sénégal (SENELEC), en marge de la visite du site qui s’est faite en présence des principaux partenaires du projet notamment la banque CORIS qui était représentée par son DGA, Prospére Zongo, du représentant de Calik Energie et de Général Electric.
Mais, il s’agit ici de la plus grande centrale de cycle combiné à gaz du Sénégal avec une capacité installée de 366 MW. «West African Energy réalise ainsi la plus grande centrale de cycle combiné à gaz du Sénégal avec une capacité installée de 366 MW pour un coût total de 283 milliards de francs Cfa. Ce projet clé en main a été réalisé par Calik Enerji, en partenariat avec General Electric (GE), deux sociétés de renommée internationale qui ont contribué à la production de milliers de mégawatts par la construction d’importantes centrales électriques à travers le monde», a rappelé un des promoteurs en la personne du Directeur général de West African Energy, Samuel Ameth Sarr. Mais, l’un des points positifs de ce projet qui a été réalisé en 42 mois, c’est qu’il vise, selon Papa Toby Gaye, à participer à la stratégie «Gas-to-Power» du Sénégal, à baisser les coûts de production d’électricité, à anticiper l’augmentation de la demande en électricité, rendre possible l’objectif de l’accès universel à l’électricité, disposer d’une technologie à faible émission en carbone et Nox, et enfin, à renforcer l’expertise nationale sur ces nouvelles technologies».
Youssouf NDIONGUE
Alioune Tine crache ses vérités : «Aujourd'hui, c'est Sonko qui gouverne»
Aujourd’hui, Bassirou Diomaye Diakhar Faye est le président de la République. Mais, c’est bien Ousmane Sonko qui gouverne. C’est l’à, l’avis de Alioune Tine qui a relevé certaines insatisfactions.
«Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, Sonko gouverne». C’est là, l’avis de Alioune Tine. Invité du Grand Jury de la Rfm, le président de Afrikajom center a, cependant, tenu à conseiller l’actuel premier ministre sur la question.
Pour lui, le chef du gouvernement « a intérêt à ce qu’il gouverne dans un contexte pacifié, où il y a un débat de fond, parce qu’aujourd’hui il n’y a pas de débat de fond». Il a d'ailleurs encouragé le Pm qui s’est dit prêt à débattre avec son opposition.
Mais, ce qui pose problème pour lui, c’est inaccessibilité du chef du gouvernement. «Il gouverne le Sénégal et en même temps il est chef de parti. Beaucoup demandent, personne ne le voit (…)Il faut que Sonko sorte de cette contradiction. C’est extrêmement important», conseille-t-il.
Pour M. Tine, Sonko aurait été mieux dans un autre poste. «Moi je voyais bien Sonko à la présidence. C’aurait été bien, parce que c’aurait été très clair. Directeur de cabinet du président de la République, qu’il cogère. Il n’y aurait pas eu cette espèce de confusion des rôles. La meilleure place pour Sonko c’était la Présidence», dit-il
Assemblée Générale des Anciens Délégués de l'UCAD : Vers une formalisation Juridique de la Plateforme
Créer une entité juridique pour officialiser le groupe des anciens délégués, et mettre en place un comité scientifique préparatoire que va diriger Monsieur Mamadou Lamine Goudiaby, tels sont, entre autres, les objectifs de l’assemblée générale des anciens délégués de l’Ucad. Une rencontre dont le soubassement repose sur la meilleure forme juridique pour la plateforme, s’est tenue ce dimanche 18 août, en présence des acteurs déterminés à répondre aux objectifs précités.
L’union fait la force. C’est ce qu’ont compris les anciens délégués de l’Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) issus dans cinq facultés, des écoles et instituts, avec chacun ayant sa propre amicale. Cette organisation est composée de délégués élus parmi les étudiants, qui ont pour rôle de parler en leur nom, de défendre leurs intérêts matériels et moraux tout au long de leur mandat. Selon M. Goudiaby, «il est important de faire la genèse de cette nouvelle structure qui regroupe depuis 2019, un groupe d’anciens délégués et associant toutes les générations, sur une plateforme WhatsApp. Avec le temps, ce groupe s'est élargi, enregistrant plusieurs centaines de membres. Cinq ans après la création de ce groupe, une première assemblée générale vient de se tenir, avec comme objectif de définir une orientation commune, consensuelle, bénéfique pour ses membres, d’abord, et ensuite pour la communauté éducative, et plus particulièrement de l’UCAD».
S’exprimant en marge de ce conclave, Mamadou Lamine Goudiaby a rappelé l’importance de cette assemblée générale qui, selon lui, «vise à renforcer les liens entre les anciens délégués, à élaborer des stratégies communes et à proposer des initiatives qui contribueront au développement et à l'amélioration de notre université par la formalisation juridique. C’est une étape cruciale pour la formalisation juridique de la plateforme des anciens délégués de l'UCAD, avec des activités telles que la valorisation des compétences et expériences, le renforcement de la solidarité, la contribution au développement de l’université et du pays, et la facilitation des opportunités de réseautage». Mais termine-t-il, l’enjeu principal réside dans la nécessité d’en finir avec la formalisation juridique de cette entité dont le comité scientifique devra réfléchir sur la forme juridique appropriée pour réussir les missions de renforcement de la Solidarité, de maintien des liens entre les différentes générations d'anciens délégués et de la valorisation des Compétences et Expériences.
Youssouf NDIONGUE
Nécrologie : Décès de Abdoulaye Ndiongue, ancien agent de l’Asecna et de la Météo : Sa famille éplorée prie pour le repos de son âme
C’est bien une triste nouvelle pour la famille NDIONGUE des HLM Las Palmas, commune de Golf Sud Guédiawaye, dont le papa vient d’être rappelé à Dieu ce mercredi 31 juillet 2024 dans l’après midi. Quand la mauvaise nouvelle a été donnée, elle s’est vite propagée dans le quartier comme une trainée de poudre. Ancien agent de la Chefferie de l’ASECNA et de la Météo Sénégal (actuelle ANACIM), Monsieur Abdoulaye NDIONGUE qu’on appelait affectueusement APA a, toute sa vie durant, été au service de la collectivité. «Un père exemplaire et modèle», ne cessent de ressasser ses enfants et «un époux idéal», selon Mme Penda NDONG, sa valeureuse moitié, avec qui elle a vécu plus d’un demi siècle. C’est dire le regret profond et la douleur vive de la famille NDIONGUE, du Dahira Tabsiri Wal Islakhi de la Cité, d’avoir perdu un être dont les qualités sont bien listées durant la cérémonie funéraire.
Après 88 bonnes années, M. Abdoulaye NDIONGUE rejoint son Seigneur après une mission de dévotion bien accomplie. Mais ce ne sont pas seulement ses enfants qui pleurent ce grand homme qui a été au service de l’Islam, mais la grande famille NDIONGUE de Podor conduite par Cheikh Baba, fils et Khalife de Elhadji Baba NDIONGUE, Mouquadam de Seydi Elhadji Malick Sy (RTA), les habitants de la cité, les amis, les musulmans qui fréquentent les mosquées de Fith Mith et Las Palmas, ils ont tous une pensée pieuse pour ce grand Talibé Cheikh qui vient d’être rappelé à Dieu. APA, tu laisses une famille qui te sera toujours reconnaissante pour l’amour que tu nous as toujours donné, pour l’éducation que tu nous as fait bénéficier, pour l’assistance et les prières éternelles que tu nous prodiguais chaque jour. Bref pour ta vie que tu as partagée avec nous.
APA, tu nous fausses compagnie, mais on va tous prier le BON DIEU pour qu’IL te réserve une place à ilyina pour ta demeure éternelle, aux côtés de ton ami Seydina Cheikh Ahmed Tidiane Chérif RTA, pour qui tu vouais un amour profond, et de Seydina Mohamed Paix et Salut sur Lui. Que Dieu ait pitié de ton âme et veille sur ta famille. Bon repos éternel APA.
Youssouf NDIONGUE
La souveraineté sanitaire : un enjeu majeur pour le Sénégal
Les nouvelles autorités du pays ont inscrit leurs actions dans le cadre de la souveraineté nationale qui est devenue leur crédo politique. Une noble et exaltante démarche pour que le peuple retrouve sa pleine souveraineté qu’il a perdue depuis des siècles. La souveraineté est la qualité de l'État de n'être obligé ou déterminé que par sa propre volonté, dans les limites du principe supérieur du droit, et conformément au but collectif qu'il est appelé à réaliser. Elle se réfère à la capacité d’un État à exercer son autorité et à prendre des décisions indépendamment, sans être soumis à des influences extérieures.
Dans cette volonté de maitrise de son destin, le débat se focalise davantage sur la politique, la justice, la défense, l’économie, l’agriculture et l’éducation. Or la santé ne doit pas être en reste. Il s’agit d’un élément géostratégique à prendre avec beaucoup de considération dans le monde actuel. Atteindre la souveraineté sanitaire fait appel à plusieurs choses. Pour le cas du Sénégal, la question de la souveraineté sanitaire devra être abordée sous quatre angles : (i) La définition et le financement des priorités nationales, (ii) la promotion de l’industrie pharmaceutique, (iii) l’implication et le développement du secteur privé national, et (iv) le changement de paradigme
- La définition et le financement des priorités nationales
A l’instar de la plupart des pays africains, notre système de santé est extraverti dans ses priorités et ses financements, les deux étant intimement liés. En effet les programmes prioritaires de santé sont financés à plus de 80% par des fonds extérieurs provenant des partenaires multilatéraux, bilatéraux, ou des ONG (les ONG servent souvent d’agents de mise en œuvre des partenaires multi et bilatéraux). S’il faut reconnaitre que ces financements ont aidé à faire reculer des maladies comme le paludisme, la rougeole, et bien d’autres maladies infectieuses, il est évident que dans certains cas les priorités définies par les bailleurs de fonds ne reflètent pas les réels besoins du pays et détournent parfois l’attention des décideurs des vrais problèmes et urgences de l’heure. Par exemple les maladies chroniques (diabète, hypertension, cancer…) qui sont complexes et dangereuses, ne bénéficient pas du même niveau d’investissement et d’attention que les maladies infectieuses (comme le VIH, la tuberculose et le paludisme) et la planification familiale.
Dans le moyen et le long terme, il sera important de revoir nos priorités, de les aligner à nos besoins réels et de dégager les voies et moyens adéquats pour les financer. C’est seulement là que l’apport des partenaires pourra trouver la complémentarité nécessaire pour créer les résultats attendus dans l’amélioration de l’état de santé des populations.
- La promotion de l’industrie pharmaceutique locale
La faiblesse du tissu industriel au Sénégal s’est traduite par une quasi-absence de l’industrie pharmaceutique. Résultat, le Sénégal importe presque tous ses besoins en produits, matériels et équipements de santé. Quatre-vingt-dix pour cent (90%) des besoins en médicaments sont importés pour un marché du médicament qui représente environ 150 milliards de FCFA par an. Il s’y ajoute que l’importation des médicaments est fortement dépendante du marché extérieur et de la fluctuation des prix. Aussi les crises mondiales à l’image du Covid19 ont montré les risques de la dépendance aux pays étrangers pour la fourniture de produits de santé.
Ainsi les budgets de médicaments sont difficilement maitrisables, ce qui expose le pays à des risques de perturbation de la chaine d’approvisionnement en cas de crises, des risques de rupture de médicaments et consommables à tout moment, mais aussi à une faible maitrise sur la qualité et la quantité des produits importés. Pour éviter cette situation de vulnérabilité, le gouvernement du Sénégal avait instauré le Plan de relance du secteur de l’industrie pharmaceutique en 2021. Ce plan visait à relever le défi d’une production locale de médicaments de 30% de notre consommation d’ici 2030 et 50% d’ici 2035. Les nouvelles autorités devront s’atteler à faire l’état des lieux et à mettre à jour ce plan pour l’accélération de la production et de la distribution locale de médicaments et de consommables permettant de créer une chaine de valeur et de la richesse, mais aussi in fine de réduire le prix des médicaments.
Ce plan revu devra être réaliste et réalisable. Il est évident qu’il sera difficile voire impossible, à court terme, de s’engager dans la production de machines complexes (comme celles utilisées dans des domaines comme la radiologie et la biologie). Toutefois il est tout à fait possible à moyen terme, de se lancer dans la production de médicaments, et consommables et d’outils chirurgicaux de base, comme le coton, les compresses, les aiguilles, cathéters, kits de perfusion intraveineuse, les kits d’instruments de chirurgie etc.
Le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale devra en collaboration avec le Ministère en charge du Commerce et de l’Industrie, encourager et encadrer les investisseurs locaux pour la mise en place de petites et moyennes entreprises spécialisées dans la production de matériel médico – chirurgical afin de réduire à moyen terme la forte dépendance de notre pays dans ce domaine. Pour cela, les machines-outils existent ; il suffira juste de stimuler l’entreprenariat dans le domaine et le faire accompagner par une politique volontariste de développement d’une véritable industrie locale de production de matériaux médicaux et chirurgicaux de base. Dans le cadre de cette vision, notre pays devra se donner les moyens de ne plus importer du coton, des seringues, des cathéters et du petit matériel de chirurgie. A cet effet, la création d’une structure chargée de la promotion et de la mise en place de telles unités de production devrait être mise en place. Le rôle de ce dernier serait de promouvoir les investissements, la recherche de partenariat technique et financier ainsi que l’accompagnement des acteurs.
Ce développement de l’industrie pharmaceutique doit intégrer la pharmacopée traditionnelle à travers la valorisation des évidences actuelles et une recherche dynamique sur les plantes médicinales. Enfin l’Etat doit accompagner ce développement avec des financements et des mesures incitatives en direction des promoteurs.
- L’appui et la plus grande implication du secteur privé de la santé
Les prestataires privés sont une source majeure de soins de santé avec une offre diversifiée, y compris les services diagnostiques, pharmaceutiques, dentaires et les soins médicaux et chirurgicaux. On estime que le secteur privé représente environ 40 à 50% des prestations faites en direction de la population. Le secteur privé de la santé est généralement constitué d’entreprises individuelles développées sur financement propre. De ce fait, il est un acteur incontournable pour la concrétisation de la souveraineté nationale. Cependant les prestataires privés font face à des défis majeurs qui limitent l’impact de leur contribution dans le système de santé. Il s’agit notamment de leur faible intégration avec le système de santé publique, des paiements directs des patients, du manque d’accompagnement et de mesures incitatives pour stimuler le développement de ces entreprises et la création d’emploi.
Avec les orientations fixées par les nouvelles autorités étatiques sur l’appui au secteur privé national et la question de la souveraineté nationale, le secteur privé de la santé constitue un acteur majeur. Il représente également un atout dans l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’offre de services de santé au profit des populations mais aussi pour le développement économique du pays en positionnant le Sénégal comme une destination pour le tourisme médical en Afrique de l’Ouest.
Pour ce faire, il est important de mobiliser plus de ressources pour développer le secteur privé en créant des facilités de financements à travers le système bancaire national pour les professionnels de la santé, mais aussi en ouvrant le secteur à d’autres investisseurs non médicaux. Une plus grande implication d’investisseurs privés dans ce secteur permettrait d'élever les niveaux de financement ainsi que les modes de gestion qu'appellent de tels investissements. En outre, l’octroi de subventions, à l’image des hôpitaux publics, ou d’autres mesures incitatives en échanges de la prise en charge des patients en urgence ou en routine à des tarifs raisonnables avec la transmission des données par le secteur privé, devraient être étudiés. Tout ceci devrait etre accompagné de la mise en place de systèmes de financement et d'assurance maladie innovants afin de garantir l'acces aux soins pour tous.
- Changement de paradigme au sein de l’expertise nationale
Il est incontestable que pour mener ces réformes majeures, un changement de paradigme s’impose au niveau des décideurs et des experts de la santé chargés de concevoir les politiques et stratégies jusqu’au niveau des personnels de la santé en charge de les mettre en œuvre. Ces acteurs habitués depuis des décennies à adopter des politiques et directives verticales concoctées dans les officines de New York, Paris, Londres ou Genève, doivent changer de mode opératoire et avoir plus de discernement pour l’intérêt national en s’appuyant davantage sur des bases factuelles et le contexte local. C’est à ce titre que le développement de la recherche en santé devra être mieux financée et organisée avec la mise en place d’équipes pluridisciplinaires et complémentaires travaillant sur des sujets d’intérêt pour éclairer les décisions et accompagner la mise en œuvre des politiques de santé.
Enfin, prenant en compte le concept ‘’Jub, Jubal, Jubanti’’, la formation des ressources humaines qui constituent la pierre angulaire de ces transformations- doit être réadaptée pour produire le nouveau type d’agent de santé mieux outillé, mieux conscientisé et au service exclusif de ses concitoyens pour leur bien-être. La souveraineté signifie la maitrise de son destin. Elle implique une bonne connaissance des besoins pour produire ce dont on a besoin et consommer ce qu’on produit. La santé ne saurait faire exception à la règle.
Dr Moussa Thor Dr Sylla Tihama
Expert de Santé Publique Expert en Santé Publique
Consultant international et Management de la Santé
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